maladies parasitaires - USP

256 PARASITES DE LA PEAU.
Les vétérinaires de l'armée anglaise des Indes sont très souvent aux prises
avec une maladie de la peau (skin-disease), qui est extrêmement rebelle aux
divers agents thérapeutiques. Très prurigineuse, elle cause une grande irritation,
la chute des poils, le plissement et l'épaississement de la peau, une
formation très abondante de furfures; les frottements, les morsures provoqués
par le prurit augmentent encore les altérations du tégument. Le mal
se manifeste le plus ordinairement sur les faces de l'encolure, a la base de
la crinière et de la queue, en avant du poitrail. Sa nature est mal connue,
et de nombreuses hypothèses ont été émises à son sujet (1). En 1884,
Gunn a affirmé avoir trouvé chaque fois dans les croûtes qui accompagnent
cette affection un Ver parasite dont il donne une description absolument
obscure.
Ajoutons enfin que Cobbold a décrit, sous le nom de Pelodera Axei, un
Ver trouvé par le professeur Axe dans les sabots des Chevaux affectés de
fourmilière; nous pensons que ce sont des anguillules du fumier, n'ayant
aucun rapport avec la maladie. » (Railliet.)
ART. III. — Dracontiase (Filaire de Médine).
La Filaire de Médine (Filaria Medinensis L., Dracunculus Persarum
Kaempfer) est surtout connue comme parasite de l'Homme. Elle a été
cependant rencontrée quelquefois sur d'autres animaux, parmi lesquels
le Chien, le Cheval et peut-être le Bœuf. On la désigne très
souvent sous le nom de Dragonneau, d'où celui de Dracontiase donné
à la maladie qu'elle détermine. A l'état adulte, on ne connaît encore
que la femelle.
C'est un Ver blanc, de 50 à 80 centimètres de longueur en moyenne, et
pouvant atteindre selon certains auteurs jusqu'à 4 mètres. Son diamètre,
uniforme dans toute son étendue, varie entre 0 mm ,5 et l mm ,7. L'extrémité
antérieure est mousse et présente Yécusson céphalique, surface irrégulière,
allongée transversalement, qui montre la bouche à son centre, sous la
forme d'une fente triangulaire. A son bord se voient deux papilles, l'une
dorsale, l'autre ventrale, et en arrière de celles-ci, sur le bord de l'écusson
céphalique, six autres papilles à peu près équidistantes. L'extrémité postérieure
est terminée par une pointe émoussée, longue d'un millimètre au plus,
recourbée en crochet vers la face ventrale. — L'appareil digestif, bien développé
chez les jeunes individus, est atrophié chez les adultes; il est vide et
réduit à un tube affaissé, qui disparaît peu à peu en arrière sans aboutira
un anus. La cavité du corps est presque complètement remplie par un utérus
gorgé d'œufs et d'embryons. Ceux-ci, éclos par myriades dans le corps de
la femelle ne peuvent en sortir que par la rupture du Ver, la vulve et le
vagin, qui existaient sans doute dans le jeune âge, ayant complètement disparu.
Ces embryons ont 0 mm ,50 à 0 mm ,75 de .longueur, 15 à 25 i* de diamètre
; ils sont cylindriques, à peine atténués en avant, mais dans le tiers
postérieur de leur longueur, ils s'effilent en une queue très mince.
La Filaire de Médine est propre aux pays chauds. En Asie, on l'observe
non seulement à Médine, mais dans presque toute l'Arabie et
jusque dans les Indes. En Afrique, elle est commune sur la cote de
(1) P. ADAMS, Quarterly Journal of veter. science in India, 1883. — W. D. Guw,
The veterinary Journal, nov. 1884, p. 315.