maladies parasitaires - USP

554 PARASITES DE L'APPAREIL RESPIRATOIRE.
unilatéral, d'abord clair et séreux, puis épais et muqueux. Il y a des
éternuements et des ébrouements fréquents, accompagnés de l'expulsion
de mucosités et quelquefois de larves d'Œstres. Plus tard, les
animaux renversent la tête en arrière, la secouent souvent, se frottent
le nez contre le sol ou d'autres corps à leur portée, ou bien aveo leurs
pattes de devant. A mesure que la maladie fait des progrès, on voit
les moutons aller la tête basse, relevant haut les membres, comme s'ils
marchaient dans l'eau, et rappelant ainsi certains chevaux immobiles.
Parfois ils relèvent brusquement la tête, portant le nez au vent, puis
la replient convulsivement. De temps à autre ils chancellent, sont
atteints de vertige, mais ne tournent pas en cercle. Dans les cas plus
graves encore, il y a dyspnée, les premières voies respiratoires étant
obstruées par des larves ou le gonflement de la pituitaire. Les yeux sont
rouges et larmoyants. La maladie peut encore se compliquer davantage
: les malades perdent l'appétit et maigrissent; ils grincent des
dents; une bave mousseuse coule de leur bouche; leurs yeux pirouettent
dans les orbites ; des convulsions surviennent et enfin la mort,
parfois six à huit jours après l'apparition des premiers symptômes.
Mais il est rare que la maladie atteigne ce paroxysme : elle dure
plus longtemps et, en général, les larves étant rejetées les unes après
les autres, les symptômes s'amendent et peu à peu disparaissent tout
à fait.
Cette affection a quelquefois été prise pour le tournis dû au Cénure
cérébral : d'où les noms de faux tournis, de vertige d'Œstres, qui lui
ont été donnés. La confusion sera évitée en se rappelant que le mouvement
en cercle n'a pas lieu dans le faux tournis, que celui-ci s'accompagne
presque toujours de jetage
et d'ébrouements manquant dans le
vrai tournis et que, d'ailleurs, le Cénure
cérébral ne se montre guère que
sur les jeunes sujets.
Lésions. — A l'autopsie, on trouve
dans les sinus des larves d'Œstres
encore vivantes, et dont le nombre
est très variable. Il est le plus souvent
de 2 à 6 sur environ le quart
des moutons abattus d'avril à juillet,
au moins dans le Midi ; fréquemment
Fig. 301. — Larves d'OEstres dans les
sinus frontaux du Mouton (N. Joly).
aussi, ce nombre est de 10 à 15;
Grève a rencontré chez des moutons
qui vivaient sur les bruyèw»
de Lunebourg (Hanovre) de grandes quantités de larves, sans qu'ils
eussent manifesté de symptômes particuliers, si ce n'est un catarrhe
nasal intense (Rôll). Hertwig dit en avoir compté-jusqu'à 40 et Zùrn
jusqu'à 60 et 80 chez le même sujet.