maladies parasitaires - USP

TRICHINOSE. 687
dans un mélange d'acide aiotique (4 parties) et de chlorate de potasse
(i partiel ; on porte ensuite ces fragments dans un flacon rempli d'eau distillée
et l'on agite fortement. « Los muscles se dissocient en fibrilles très
minces dont quelques-unes présentent sur leur longueur des renflements
fusiformes assez facilement perceptibles, même à l'œil nu, et qui ne sont
autres que des Trichines enkystées, ainsi que permet de s'en assurer le plus
simple examen microscopique » (1).
Les Trichines doivent être recherchées vers les extrémités des muscles :
elles sont, en effet, plus abondantes près des insertions ligamenteuses ou
osseuses, où il semble qu'elles soient arrêtées dans leurs migrations.
D'après les recherches de Kuhn (2), les muscles peuvent, en général,
se classer ainsi dans l'ordre décroissant, relativement à la fréquence
des Trichines : le diaphragme et particulièrement ses piliers, les
muscles de l'épaule, les psoas, les muscles du larynx, de la région
crurale interne, du cou, de la langue, des joues, de l'œil, de l'abdomen,
les .fléchisseurs de la cuisse, les muscles de la nuque, les
intercostaux, les muscles du dos. D'après Muller, les muscles coccygiens
seraient d'ordinaire les plus infestés. Zurn a plusieurs fois trouvé des
Trichines dans le cœur.
La quantité de kystes parasitaires que le même individu peut porter
est susceptible d'atteindre des chiffres extraordinairement élevés.
Dans un gramme de muscle, Leuckart en a compté 1200 à 1500 ce qui
en porte le nombre total de 30 à 40 millions. G. Colin (3) évalue ce
chiffre à 5 millions pour les cas de trichinose grave. Fiedler estime
à 94 millions ceux qui se trouvaient dans le cadavre de jeune fille examiné
par Zenker. Cobbold, dans un cas, l'a porté à 100 millions. Ces
nombres considérables, tout approximatifs qu'ils soient, donnent une
idée de la haute intensité que l'infestation peut atteindre.
Les Trichines ne doivent pas être confondues avec des fibrilles musculaires
enroulées, des fibrilles nerveuses ou tendineuses, ni avec
d'autres parasites (Distomes, Sarcocystes) qui peuvent se trouver dans
les muscles. Il est bon d'être aussi prévenu de la possibilité de la
présence, dans les muscles du Porc, d'un Champignon rattaché aux
Sehizomycètes et très voisin, par ses divers caractères, del'Actinomyces
'fans qui est fréquent dans divers organes du Bœuf, surtout dans
les os maxillaires.
En 1865, Virchow avait trouvé dans le cœur d'un porc des tubercules calcaires
ressemblant beaucoup à des Trichines calcifiées, mais en différant
et par leur siège, par leur volume bien plus considérable, leur consistance
ferme, leur forme moins allongée, arrondie même parfois. En 1884, Duncker
retrouva ces tubercules dans les muscles du Porc, et comme ils étaient à
différents états d'ancienneté, il en reconnut la nature mycosique et les ratta-
(1) TWHOMIROFF, cité par BOOLBY et NOCARD. Mémoire lu au Congrès national
d'hygiène de Paris, 1878.
(2) J. KDEBN, Mittheil. des landwirthsch. Institutes der Univ. Halle, 1865.
(3) G. COLIN, C. R. de l'Acad. des sciences, LX, 1808, p. 1127.