maladies parasitaires - USP

ACARIASES. 177
centilitres du bain de Tessier, ils n'en éprouvent aucune incommodité.
En outre, il a établi que les animaux qui viennent d'être plongés dans
le bain de Tessier, et dont la laine.et la peau sont mouillées, ne cherchent
pas à se lécher entre eux ; que, dans le cas où ils se lécheraient,
ils ne pourraient déglutir assez de liquide pour s'empoisonner ; car,
dans ses expériences, des moutons ont pris 2 à 10 centilitres de cette
liqueur sans en être indisposés, et il a fallu une dose de 5 décilitres
pour déterminer un empoisonnement mortel.
A la sortie du bain, les parties de la peau dénudées de leur épiderme,
gercées ou ulcérées sont manifestement cautérisées. Trois à
quatre heures après le bain, apparaît une excitation générale fébrile,
souvent, à peine appréciable et qui persiste dix à douze heures d'une
manière plus ou moins marquée.
Du troisième au cinquième jour, la peau se montre dure, difficile
a plisser et recouverte, surtout aux endroits galeux, d'une croûte sédimentaire
adhérente, couleur de rouille (dans le bain de Tessier proprement
dit). Les animaux ne se grattent plus et ont un excellent
appétit. Dans les croûtes de gale, le microscope ne fait plus découvrir
que des Psoroptes morts et des œufs flétris et desséchés.
Du huitième au vingtième jour, des croûtes nombreuses se détachent,
laissant voir la peau cicatrisée, rose, mince et souple. Dans les
parties très galeuses, ce dernier résultat n'est atteint que vers le trentième
et même le cinquantième jour. La laine repousse douce et brillante,
la teinte rousse de l'extrémité des mèches disparaît de jour en
jour et les animaux reprennent vite leur gaieté et leur embonpoint.
Parfois, mais rarement, la gale reparaît sur certaines bêtes, en
quelques endroits. Le grattage et une ou plusieurs lotions locales
avec la solution primitive suffisent pour amener la guérison complète.
Le travail de cicatrisation des parties galeuses produit souvent un
prurit intense qu'il ne faut pas prendre pour un signe de la persistance
de la maladie ; il est bon cependant de surveiller les moutons
pendant cette période et de s'assurer si réellement les surfaces maladessont
en voie de guérison.
La guérison de la gale est d'autant plus rapide qu'elle a provoqué
des troubles moins graves dans l'organisme. Elle est réalisée au bout
de huit jours, quand la peau n'est pas profondément altérée. Dans
les autres cas, elle est subordonnée à la puissance réactionnelle des
individus. Il faut noter que, d'après les observations de Cagnat (1),
les bains antipsoriques sont nuisibles aux animaux cachectiques, dont
ils peuvent déterminer laort.
Scheuerle et Kehm (2) emploient un bain arsenical qu'ils considèrent
comme le meilleur quant à son efficacité et à la rapidité de la
(1) L. CAGXAT, Observations sur le traitement de la gale du mouton. Rec. de méd.
rètèr., (41V, 1858, p. 881.
(2) SCIIELRLE et KEIIM, Repertorium fur Thierheilkunde, 1869, 2 l « Heft.
NEUMAHN. — Mal. parasitaires. » *