maladies parasitaires - USP

332 PARASITES DE L'APPAREIL'" DIGESTIF.
partie située dans l'espace stylo-condyloïdien, jusqu'au pointât la muqueuse
se replie. L'irritation, en se propageant à la neuvième paire, avait amené la
paralysie des muscles pharyngiens. L'ulcère, qui présentait les caractères
d'une lésion morveuse, renfermait, dans les croûtes de sa surface, de nombreux
éléments (mycélium, conidies et spores) d'un Champignon très voisin
des Aspergillus, sinon identique à ces moisissures.
La mule avait eu des épistaxis et avait fini par succomber à une violente
hémorragie nasale. L'ulcère, situé dans la poche gutturale droite, avait
intéressé l'artère carotide interne. Il montrait les mêmes éléments cryptogamiques
que dans les trois cas précédents.
Ces quatre observations sont insuffisantes pour faire admettre la nature
parasitaire de ces ulcérations. Comme l'a fait remarquer Railliet, on est
porté à croire que le développement du parasite n'est ici qu'un phénomène
secondaire, tout accessoire. Le fait essentiel est l'ulcération, et certains détails
font soupçonner sa nature morveuse, qui, dans un cas au moins, ne
laisse guère de doute. Des inoculations d'épreuve auraient dû être pratiquées
pour établir si réellement l'on avait affaire à une gutturomycose proprement
dite ou à une localisation morveuse dans les poches gutturales.
ART. IV. — Diphtérie des volailles.
On a vu plus haut (p. 261) que la psorospermose cutanée des volailles,
l'épithelioma contagiosum de la crête et des barbillons ou des autres
parties de la tête, qui sévit principalement sur les Poules et les
Pigeons, peut gagner les commissures du bec, pénétrer dans la cavité
buccale, principalement dans le canal lingual. Ces nodules psorospermiques
se voient surtout chez les jeunes sujets. Le bec de l'oiseau
atteint en est parfois très déformé et la préhension des aliments rendue
difficile. La guérison peut avoir lieu spontanément si les nodules
parasitaires sont peu nombreux et espacés. Dans le cas contraire.la
maladie progresse, obstrue les narines et le bec, et amène plus ou
moins vite un marasme mortel.
Cette affection se complique souvent de plaques blanchâtres, fermes
ou diffluentes, qui gagnent toute la cavité buccale ; en même temps
le bec est fétide et baveux. La tristesse, la maigreur, l'inappétence^
entraînent la mort dans un délai variable. C'est alors une sorte de
diphtérie, sur la nature de laquelle des opinions très diverses on
été émises. Il est probable que, sous ce nom de diphtériei on a
confondu trois ou quatre, affections différentes par leurs causes, mais
ayant les plus grandes analogies symptomatiques.
Tantôt, en effet, c'est une affection microbienne, que l'on a voulu
assimiler à la diphtérie de l'Homme, mais qui est due à un microbe
différent, comme l'ont démontré de nombreuses recherches et en
particulier celles de Colin, de Roux et Yersin, etc.
Rivolta et Delprato (1) rattachent aux Coccidies les parasites qui produisent
cette affection diphtéritique. Ils se développeraient danslescel-
(I) RIVOLTA et DELPRATO, VOrnilojatria. Pisa, 1881, p. 25 et 32.