maladies parasitaires - USP

LADRERIE. 673
et l'on rattachait généralement ce fait à leur passion pour la viande
crue et pilée, non seulement de porc, mais aussi de bœuf. Si les
mahométans en sont exempts, c'est qu'ils ont, de par leur religion,
la viande crue en horreur. En 1819, Knox observait une véritable
épidémie de téniasis chez les soldats anglais de la colonie du Cap,
qui, pour la plupart, étaient nourris de bœufs surmenés. Dès l'anoée
1841, sur l'initiative de Weisse (de Saint-Pétersbourg), on fit
usage, dans toute l'Europe, de la viande de bœuf crue pour combattre
la diarrhée des enfants. Mais on ne tarda pas à constater, et Weisse
loi-même le reconnut, que ce traitement, d'une efficacité d'ailleurs
incontestable, avait l'inconvénient de provoquer l'apparition du Ténia
chez les petits malades. En 1861, Karschin rapportait que les Burètes
de la région du lac Baïkal, qui se nourrissent de viande crue de Bœuf,
de Mouton, de Chameau et de Cheval, étaient très souvent atteints de
téniasis. C'est à cette époque que Leuckart fit sa première expérience
montrant que la phase cystique du Txnia saginata s'effectue dans
l'organisme du Bœuf.
La preuve inverse, celle de l'origine du Ténia inerme, a été donnée
expérimentalement. En 1869, Oliver, médecin de l'armée des Indes,
en garnison i Jullundur, fit prendre à deux indigènes de la viande
ladre de Bœuf. L'un était un S y ce mahométan de basse classe : il
développa un Ténia dans l'espace de trois mois environ. L'autre était
un Hindou qui n'avait jamais mangé de Bœuf : au bout de trois ou
quatre mois, il rendait des fragments de Ténia. De son côté, Perroncito
fit prendre à une personne de bonne volonté un Cysticerque bien
vivant. Au bout de 54 jours, des anneaux commencèrent à être éliminés.
Le soixante-septième jour, une dose de cousso et une d'huile de
ricin déterminèrent l'évacuation d'un Ténia, qui avait, au total,
4",83 de longueur.
Tous ces faits établissent que le Ténia inerme a son origine dans
l'usage alimentaire de la viande de Bœuf crue ou insuffisamment cuite»
Moins encore que le Cysticercus cellulosx, le Cyst. bovis ne résiste à
une température un peu élevée. En répétant sur celui-ci les expériences
qu'il avait faites sur le premier, Perroncito a reconnu que la mort du
Cysticerque du Bœuf arrive quelquefois à 44°, souvent à 45°, 46°, qu'elle
survient toujours entre 47° et 48". Trois aides de bonne volonté ont
avalé chacun un Cysticerque chauffé, pour le premier à 47° et ne donnant
plus signe de vie, pour le second à 45° et privé de mouvements,
et pour le troisième à 4i° et présentant des mouvements fort obscurs :
dans aucun cas, il ne se développa de Ténia.
Il est intéressant de savoir dans quelles conditions cette température
est atteinte dans la profondeur des morceaux de viande soumis à
la .cuisson selon les habitudes culinaires. On peut utiliser, pour ;la
solution de cette question, les expériences dont il a été rendu compte
à propos de la ladrerie du Porc (p. 660). En comparant les chiffres
NEUMANN. — Mal. parasitaires. 43