maladies parasitaires - USP

490 PARASITES DE L'APPAREIL DIGESTIF.
êtrefaut-*il y rapporter aussi le cas d'un porc chez lequel Johne trouva,
au bord Supérieur du foie, des kystes anfractueux à contenu liquide,
trouble, tenant en suspension de nombreuses Coccidies ; mais elles
étaient trois ou quatre fois plus grandes que celles du Lapin, puisqu'elles
mesuraient 120 f* de long sur 70 y. de large.
Symptômes. — Les lapins affectés de coccidiose hépatique à un
degré marqué maigrissent, perdent l'appétit, ont les poils ternes et peu
adhérents ; ils sont moins gais, moins alertes. Malgré une bonne alimentation,
ils continuent à dépérir, leurs muqueuses'pâlissent ou
prennent une teinte ictérique, leurs poils se hérissent, leur poids diminue
rapidement, leur marasme s'accentue par de la tympanïtfj, del'ascite,
une diarrhée épuisante, une marche chancelante et incertaine,etc. ;
ce sont, en somme, les symptômes d'une anémie pernicieuse. La
mort survient dans des convulsions au bout de deux à trois mois. *
Assez souvent, cependant, il peut y avoir un très grand nombre de
Coccidies dans le foie, sans que leur présence se traduise par des
symptômes appréciables. Claude Bernard a constaté que la piqûre du
plancher du quatrième ventricule ne produit plus le diabète chez des
lapins atteints de coccidiose avancée (Davaine).
Anatomie pathologique. — A l'autopsie, le foie peut se présenter,
avec un volume et un poids normaux, si l'infestation est peu marquée.
Mais, en général, il est beaucoup plus gros et plus lourd, parfois
triplé et l'on constate toutes les lésions de la cachexie et de l'hydropisie
abdominale. Le parenchyme hépatique est parsemé ou farci de
tumeurs kysteuses blanc jaunâtre, du volume d'un grain de mil à
celui d'un pois et même d'une noisette, globuleux ou allongés, ou
lobules, qui mamelonnent la surface de l'organe. Leur nombre est
parfois si grand que le parenchyme interposé est complètement atrophié.
Ils renferment une matière jaunâtre, épaisse, crémeuse, grumeleuse
ou caséeuse, formée principalement de Coccidies enkystées, de
cellules épithéliales ayant subi la dégénérescence graisseuse, de noyaux
libres, de gouttelettes de graisse. La membrane qui limite ces tumeurs
n'est autre que la paroi altérée d'un canalicule hépatique qui, sous
l'influence de l'irritation, a formé une coque conjonctive épaisse, constituée
par des fibres concentriques et de nombreux noyaux.
Les canalicules hépatiques altérés et transformés ont, en général,
conservé leur communication avec les canalicules voisins. Mais il se
peut aussi qu'une formation conjonctive les ait isolés, leur ait constitué
une coque d'enkystement analogue à celle qu'on trouve autour des
corps étrangers, des tubercules anciens.
Les lobules hépatiques ont subi diverses altérations. Tantôt ils ont
été remplacés par du tissu conjonctif suivant le mode propre à la
cirrhose biliaire, tantôt ils ont été atrophiés par la compression périphérique
des kystes parasitaires ou par l'hypertrophie du tissu conjonctif
interlobulaire.