maladies parasitaires - USP

ACARIASES. 189
Elle a été décrite depuis longtemps par Viborg. Cependant les recherches
de l'acarien qui la détermine étaient restées infructueuses. Gurlt et Spinola
avaient bien trouvé un Sarcopte dans la gale du Sanglier (1847) et, quelques
années après, même constatation avait été faite par Hertwig et Gerlach ;
mais les uns et les autres n'avaient eu que des insuccès en ce qui concerne
le Cochon domestique. C'est Delafond qui, en 1*57, découvrit à Alfort
l'animalcule de la gale du Porc sur deux jeunes sujets, de race anglo-française,
destinés aux opérations chirurgicales. Plus tard, Millier, de Vienne
(1864), et Kocourek (1865) retrouvèrent ce Sarcopte chez des Cochons chinois
(1). Nous l'avons également observé cette gale à Toulouse sur une truie
yorkshire et sa portée.
Symptômes.— Cette gale détermine dès le début un violent prurit.
Elle parait avoir son siège primitif à la tète, principalement aux
oreilles et autour des yeux, au garrot, à la croupe, à la face interne
des cuisses. Plus tard, elle peut envahir toute la surface du corps.
Dans la gale récente, on ne distingue pas la présence des galeries,
mais on voit des papules rougeâtres très rapprochées. Les sécrétions
morbides, l'abondance des cellules épidermiques amènent la formation
de croûtes sèches, d'un blanc grisâtre, argentées, adhérentes lorsqu'elles
sont encore minces, faciles à détacher dans le cas contraire,
et pouvant atteindre 5 à 10 millimètres d'épaisseur. La peau se ride,
les soies tombent ou bien, évulsées de leurs follicules, elles restent
à la surface du tégument, agglutinées sous forme de petits pinceaux,
pour tomber plus tard. Les plaques galeuses sont plus ou moins
étendues selon l'ancienneté du mal. Souvent, toute la tête est envahie,
même la plus grande partie de la surface du tronc, et l'animal
semble saupoudré de guano sec (Maller). Sous les croûtes, la peau
est excoriée, gercée, surtout dans le fond des plis; au thorax et à
l'abdomen, elle peut acquérir une épaisseur de trois à quatre centimètres.
Dans d'autres régions et notamment à la base des oreilles,
les papilles, hypertrophiées, forment des tubercules du volume d'un
pois à celui d'une fève et peuvent être comparées, pour leurs dimensions
et leur forme, soit aux papilles de la langue du Bœuf, soit aux
verrues des trayons de la Vache ou des lèvres du Chien. Ces papilles
cutanées hypertrophiées sont engainées dans des croûtes, sous lesquelles
on trouve les Sarcoptes.
Pour les découvrir, il est parfois nécessaire de gratter jusqu'au
variétés différentes de Sarcoptes scabiei. Cette distinction a été établie par Mégnin
d'après un examen incomplet de l'observation de Delafond et des notes trop sommaires
fournies par M. Guzzoni. L'une de ces gales serait la gale du tronc, l'autre
celle des oreilles ; les Sarcopte» qui les produisent différeraient par leur taille ; l'un
serait le .S. se. suis, l'autre se confondrait avec le .S*, se. hominis. Notre exposé de la
gale du Porc montre les motifs qui nous font, jusqu'à plus ample informé, rejeter
cette distinction.
(1) VIBORG, Traité sur les maladies du porc. Soc. centr. d'agr. de la Seine, 1805;
imprimé en 1823. — DELAFOSD, Recueil de médecine vétérinaire, 1857, p. 459. —
MULLER, Oesterr. Vierteljahressch. f. wissensch. Thierheilkunde, 1864. —KOCOUREK,
Ibid. 1865.