maladies parasitaires - USP

398 PARASITES DE L'APPAREIL DIGESTIF.
Nous devons au moins mentionner ici l'opinion émise par Willach (lj
sur les phases de développement des Sclérostomes. U aurait trouvé dans
l'intestin du Cheval, indépendamment de Sclérostomes armés ayant les
dimensions normales, de petits vers de 7 à 12 millimètres de longueur,
qu'il rapporte à la même espèce en raison de la conformation de leur extrémité
céphalique. Les uns étaient manifestement femelles et renfermaient Je
nombreux œufs, à coque mince, de 80 y. de long sur 40 u. de large. Les
autres.possédaient une bourse caudale à peu près semblable à celle du
Sclérostome armé adulte et, de plus, des œufs pareils à ceux des femellis
précédentes, bien qu'en nombre moindre; c'étaient donc des vers hermaphrodites;
l'un montrait même, à côté des œufs mûrs, des embryons longs
de 0 mm ,50. Willach admet, en conséquence, que le Sclérostome armé comporte
dans son développement une phase intermédiaire, une génération
rhabditiforme, issue sur place, dans l'intestin du Cheval, des vers normaux
bien connus. Les Sclérostomes rhabditiformes femelles pondraient aussi leurs
œufs sur place ; chez les hermaphrodites, qui sont dépourvus de vulve, l'éclosion
des embryons se ferait dans le corps même qui les a engendrés, et
ils s'en échapperaient par la destruction des organes internes provoquée
par leurs mouvements. Ces embryons, rejetés au dehors ou continuant leur
développement chez leur premier hôte, deviendraient des Sclérostomes
normaux. Il y aurait là un phénomène d'hétérogonie analogue à celui que
présente le Rhabdonema nigrovenosum des poumons des Grenouilles et des
Crapauds, ver dont tous les individus sont femelles, mais ont développé
dans leurs tubes génitaux des spermatozoïdes avant l'apparition des œufs.
Les œufs, éclos dans l'utérus, sont rejetés au dehors, s'accroissent dans la
terre humide et prennent la forme de Rhabditis nigrovenosum, les uns màles,
les autres femelles. Les embryons émanés de celles-ci, ingérés par les Batraciens,
passent dans les poumons où ils deviennent des Rhabdonema.
Cette théorie de Willach exige de nouvelles observations avant de pouvoir
iHre adoptée. A plus forte raison comporte-t-elle des réserves formelles pour
l'extension qu'il en fait au Sclerostoma tetracanthum et à plusieurs espèces
de Strongylidés.
Sclérostome tétracanthe (Sel. tetracanthum Dies). — Ce ver se distingue
de l'espèce précédente par ses dimensions moindres : les màles ont tantôt
8 à 10 millimètres de long, tantôt 12 à 15; les femelles, 10 à 12 ou 14 à 17 millimètres.
Leur couleur est blanchâtre, leur corps un peu effilé en avant.
Mouche circulaire, munie d'un rebord saillant qui porte une couronne de dents
triangulaires et en dehors six papilles : deux latérales, faibles, et, de chaque
côté de celles-ci, deux autres, coniques, très saillantes. Capsule buccale cylindrique.
Deux longues papilles latérales, un peu en avant du niveau de la terminaison
de l'œsophage. La bourse caudale du mâle est simplement excisée
sur la face ventrale : les côtes postérieures sont trifurquées, les moyennes
déboublées, les antérieures fendues. La femelle a la queue mucronée, la vulve
très rapprochée de l'anus. OEufs longuement ovoïdes, de 100 v- sur 481*.
Le Sclérostome tétracanthe habite aussi le ca?cum et le côlon des
Équidés, souvent en compagnie de l'espèce précédente, avec laquelle
on l'a maintes fois confondu. Il est ordinairement libre au milieu des
matières intestinales, et se rencontre souvent aussi accouplé. Les
(1) P. WILLACH, Sclerostoma armalum und tetracanthum. Die biologische Slellung
der Strongijliden des Pferdedarmes unter den Nemaloden. Archiv f. wiss. u. prakt.
Thierheilkunde, XVII, 1891, p. 108.