maladies parasitaires - USP

PARASITES DE LA BOUCHE ET DU PHARYNX. 331
phagienne, depuis le milieu delà longueur de ce conduit jusqu'à l'entrée du
jabot, plusieurs dépôts blancs, peu étendus et très adhérents à la muqueuse.
La surface interne du jabot était recouverte d'une couche blanche,
de deux tiers de millimètre d'épaisseur et semblable au dépôt du muguet.
En arrière du jabot, l'œsophage présentait encore quelques taches plus
isolées et de couleur brun jaunâtre. L'examen de l'enduit semblable au muguet
l'a montré constitué par des spores et des filaments du Saccharomyces
albicans. Les spores étaient rondes et de 4 à o ,u. de diamètre, ou ovales et de
6 (*, 5 dans leur plus grand diamètre. Les filaments, également arborescents,
avaient 2 à 4 y. de largeur.
La seconde observation est due à P. Martin (1). Elle est relative à un jeune
dindon, à l'autopsie duquel on trouva, dans la partie postérieure de l'œsophage
jusqu'au ventricule succenturié, une couche de muguet offrant, par
ses caractères à l'œil nu et au microscope, une identité presque complète
avec ce qu'avait déjà vu Eberth. Il y avait, en outre, des lésions pulmonaires
sans relation évidente avec le parasite. P. Martin a inutilement essayé de
transmettre cette maladie à deux poules saines et bien portantes en leur
déposant dans le bec des produits spécifiques pris sur le dindon mort de
muguet.
Zùrn suppose que, dans les cas de ce genre, il y a contagion de l'enfanta
la poule par la bouillie ou toute autre préparation alimentaire qui, après
avoir été contaminée par l'enfant, aura été abandonnée aux volailles. Les
renseignements recueillis par Martin semblent établir que c'est bien ainsi
qu'avait été contagionné le dindon sujet de son observation.
Nous avons en vain tenté de réaliser cette transmission : nous avons fait
prendre à deux poulets, en les déposant dans les quelques anfractuosités de
la cavité buccale, des doses relativement massives de muguet d'enfant;
nous leur en avons étalé sur la crête préalablement raclée j usqu'à suintement,
et nous n'avons rien remarqué qui annonçât une implantation du
parasite.
Il faut donc admettre une prédisposition, consistant dans un état maladif
antérieur. C'était le cas du dindon de la seconde observation.
Le diagnostic de ce muguet des volailles est impossible lorsqu'il siège
dans l'œsophage et le jabot: mais s'il occupe la cavité buccale et l'arrièrebouche,
il sera facile à reconnaître par le dépôt blanc qui l'accompagne et
surtout par l'examen microscopique.
Le traitement consistera à badigeonner l'intérieur du bec avec une solution
de borate de soude au dixième.
ART. III. — Gutturomycose des Équidés
Rivolta a donné le nom de gutturomycose à une affection ulcéreuse des
poches gutturales, déterminée selon lui, par un Champignon parasite, qu'il
a appelé Gutluromyces equi. Celte maladie, qu'il a observée sur deux chevaux
seulement, a depuis été trouvée sur un cheval et sur une mule par Bassï,
qui a pleinement adopté l'idée de Rivolta.
Sur les trois chevaux, les symptômes ont été ceux d'une dysphagie paralytique.
A l'autopsie, on a trouvé de l'hépatisation pulmonaire et de la pneumonie
gangreneuse, dues à la chute passive des matières alimentaires dans
la trachée. L'ulcère occupait le fond de la poche gutturale, c'est-à-dire la
(1) P. MARTI*, Jahresber. d. Tbierarzneischule in Mûnchen, 1882-1883, p. 125.
(2) RIVOLTA, Dei ParasMi vegetali. Torino, 1873. — R. BASSI, 11 medico veterinario,
XXVIII, 1881, p. 97. — A. RAILLIET, Archives vétérinaires, VI, 1881, p. 347.