maladies parasitaires - USP

LADRERIE. 653
Les animaux maigrissent, deviennent comme bouffis; ils semblent
paralysés et finissent par succomber si, par négligence, on ne les
sacrifie pas beaucoup plus tôt.
La marche de la maladie est subordonnée à la quantité des parasites
qui se trouvent dans les tissus du porc. Elle tient surtout à la
possibilité d'infestations successives lorsque persistent les conditions
étiologiques dont elles dépendent. On comprend que, dans ce cas,
les symptômes puissent atteindre leur plus grande intensité.
Diagnostic. — On peut avoir à reconnaître la ladrerie du vivant de
l'animal ou après sa mort. Dans le premier cas, on s'applkme à constater
les symptômes décrits plus haut et dont les plus importants
sont donnés par le langueyage.
Le diagnostic post mortem, qui est le plus usuel, exige souvent la
plus grande attention. Comme le dit Morot (1), la facilité de ce diagnostic
est en raison directe de l'étendue des surfaces musculaires examinées.
La ladrerie porcine peut ne se révéler à l'inspection que par une très
faible quantité de grains, susceptible de se réduire à l'unité. Elle n'est
pas toujours reconnue, malgré l'examen le plus complet et le plus
minutieux praticable à l'abattoir, et cela même sur des animaux
passablement ladres.
Dans ce diagnostic, il faut se garder de quelques confusions possibles
avec d'autres altérations de la viande du Porc. Ce que nous
avons dit des Distomes et du Sarcocyste de Miescher suffit pour
éviter toute erreur. On verra plus loin que la ladrerie ne peut pas
non plus être confondue avec la trichinose ni avec l'actinomycose
musculaire.
Des Échinocoques qui avaient conservé un volume restreint ont
été pris pour des Cysticerques. Leur présence dans les organes parenchymaleux
plutôt que dans les muscles et leur examen microscopique
permettent de les reconnaître. Nous avons dit les ressemblances que
les Cysticerques du poumon peuvent avoir avec les lésions de la
tuberculose.
De3 Cysticercus tenuicollis, parasites du péritoine, peuvent se trouver
fixés sur la portion charnue du diaphragme et, si leurs dimensions
sont petites, suggérer l'idée de la ladrerie. On ne fera pas de confusion
si l'on remarque leur situation toute superficielle, la netteté de
leur saillie et parfois le court pédicule qui les soutient; les Cysticerques
ladriques sont toujours nettement sous-péritonéaux et plus
ou moins engagés dans le tissu musculaire ; de gros Cysticercus
tenuicollis accompagnant les petits montrent leur nature propre ; il
n'y a pas de vésicules ladriques dans les muscles, et enfin les
caractères de3 crochets sont différents de ceux du C. cellulosx (2).
On peut trouver dans les viandes de Porc, surtout et peut-être
(1) CH. MOROT, Bull. Soc. centr. de méd. vétér., 1889, p. 110.
12) A. RAILLIET, Bull. SOC. centr. de méd. vétér., 1884, p. 137.