maladies parasitaires - USP

DERMATOMYCOSES. 287
que Fenger a reporté de l'Homme sur le Chat le Trichophyton tonsurans
; que l'inoculation du Trichophyton de l'Homme a été faite avec
succès sur de jeunes chats, mais n'a pas réussi sur les Souris ni sur
les Rats (Horand et Vincens), et que, selon Zurn, dans l'épizootie
observée par Papa, on aurait constaté l'infection réciproque du Cheval
par l'Homme. De plus, Gerlach a réussi la rétro-inoculation de l'Homme
(contaminé par le Bœuf) au Bœuf, et Fenger assure que le Chien peut
facilement prendre la teigne tonsurante de l'Homme.
Identité. — Tout ce qui précède montre que le Trichophyton s'accommode
d'organismes très différents, et Longuet demande si l'on ne
pourrait pas admettre une origine toujours animale pour la trichophytie
de l'Homme, comme beaucoup de dermatologistes tendent à
voir dans le favus de la Souris la source première du favus des enfants.
Il est infiniment probable, dit-il, que le premier terrain du Trichophyton,
c'est le Bœuf; que c'est lui qui le communique au Cheval
dans les pâturages et que c'est de lui que vient plus ou moins directement
la teigne tonsurante de l'Homme. « L'abondance de l'éruption,
et souvent son caractère inflammatoire (dans les cas de contagion
d'un animal à l'Homme) paraissent pathognomoniques d'un parasite
de première culture, je veux dire provenant immédiatement de la
vache ou du Cheval. C'est ce que Dùhring a également bien observé :
« Contractées directement des animaux, dit-il, les éruptions d'herpès
» circiné sont d'un caractère beaucoup plus grave que dues à la con-
» tagion humaine. » Originairement parasite du Bœuf, le Trichophyton
est déjà plus rare et moins envahissant chez le Cheval ; s'éloignant
de plus en plus, en passant à l'Homme, des conditions de son
milieu natif, il périclite sur ce terrain étranger ; son pouvoir contagionnel
affaibli est souvent en défaut, et les éruptions symptomatiques
de moins en moins accentuées. »
Cette explication n'est encore qu'une hypothèse vraisemblable. C'est
aux vétérinaires et aux médecins des pays d'élevage où la maladie
est enzootique d'établir ce qu'elle a de fondé.
Une antre question préalable soulevée par Mégnin et qui offre avec
celle-ci des rapports étroits, c'est de savoir si le Trichophyton est
toujours de même espèce et chez le Bœuf et chez le Cheval. Nous ne
nous arrêterons pas sur la distinction à faire entre le Trichophyton
et l'Achorion : il sera montré, à propos du favus, que ces deux parasites
sont spécifiquement distincts. Mais faut-il considérer comme
appartenant à la même espèce botanique le Trichophyton du Bœuf et
celui du Cheval et celui du Chien, etc.?
On a déjà vu que l'affection ne se traduit pas par des symptômes
identiques dans toutes' les espèces ; mais cela ne saurait infirmer
l'identité du parasite. Il serait, au contraire, surprenant que l'espèce
zoologique de l'hôte, son tempérament et les différences spécifiques de
structure de la peau n'entraînassent pas des différences dans la réac-