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Les obligations - Histoire du droit

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[105] LA FORMATION DU CONTRAT 127<br />

de la preuve), d'en interpréter la portée. Recherche plus logique<br />

que psychologique (n° 74), par laquelle on revient aux règles<br />

d'interprétation posées par les scolastiques ou par les moralistes :<br />

Sic et non d'ABÊLARD, Sentences de Pierre LOMBARD (2, 39,<br />

De differentia voluntatis, intentionis et finis), certitude <strong>du</strong> probable<br />

de SAINT THOMAS (II a, 2 q. 70 o, 2). Pour SAINT THOMAS,<br />

e<br />

l'acte de volonté présuppose un acte de raison ; c'était inviter<br />

l'interprète non seulement à rechercher l'existence mais l'essence<br />

(ce qui con<strong>du</strong>ira à la théorie de la cause).<br />

<strong>Les</strong> romanistes reprirent les résultats obtenus par les canonistes<br />

; BARTOLE, BALDE reprennent l'idée empruntée à ARIS-<br />

TOTE ou à AVICENNE d'un conflit entre la raison et le sentiment.<br />

BALDE indique qu'un contrat peut être notoire sans que les<br />

<strong>obligations</strong> qui en naissent le soient (X, 3, 2, 8) ; il indiquera<br />

encore que suivant Vaequitas canonique tous les contrats sont<br />

de bonne foi, ce que LOYSEL tra<strong>du</strong>ira : « Toutes actions sont<br />

de bonne foi » (n° 677).<br />

DOMAT résumera cet enseignement en formulant quinze<br />

règles d'interprétation (Lois civiles, I, 1, 2) reprises par les<br />

articles 1156-1164 <strong>du</strong> Code civil et présentées par le tribun<br />

FAVARD comme des « règles universelles ».<br />

2° La distinction romaine des contrats nommés et innomés<br />

devait perdre sa raison d'être ; il n'en était pas moins utile de<br />

faire entrer le contrat conclu dans un des « types » connus. D'où<br />

les spéculations relatives à la natura contractus, qui rappellent<br />

les difficultés modernes relatives à la qualification des conventions<br />

et à leur dénaturation. PLACENTIN, et, à propos d'une<br />

décrétale d'Alexandre III (X, 2, 1, 6), les Décrétalistes indiquèrent<br />

que dans un procès il n'y avait pas à « nommer »<br />

l'action née <strong>du</strong> contrat (editio actionis) ; mais toujours la nature<br />

<strong>du</strong> contrat peut déterminer ses effets.<br />

3° L'obligation peut valablement naître <strong>du</strong> consentement,<br />

sans que les parties se rencontrent : la règle paraît avoir été<br />

dégagée par les glossateurs ; DOMAT indique que les contrats peuvent<br />

se conclure « par procureur ou autre médiateur, ou même<br />

par lettres » (1,1, 1-16).<br />

4° <strong>Les</strong> canonistes examinèrent l'engagement par volonté<br />

unilatérale à l'occasion <strong>du</strong> serment. <strong>Les</strong> Décrétistes admettent

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