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Les obligations - Histoire du droit

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[312] LES SURETES SANS DROIT DE PRÉFÉRENCE 341<br />

gation pour le créancier de signaler à chaque garant le nom des<br />

autres cautions, pour qu'il puisse invoquer le bénéfice de<br />

division, faute de quoi la garantie est nulle de plein <strong>droit</strong> (Loi<br />

Cicereia). Le but recherché par le législateur ne fut pas atteint<br />

mais dépassé. <strong>Les</strong> cautions, trop bien protégées, ne trouvèrent<br />

plus de créanciers qui voulurent se contenter de leur engagement.<br />

La création de nouvelles techniques devenait dès<br />

lors indispensable pour permettre aux débiteurs d'obtenir<br />

qu'on leur fasse crédit.<br />

[312] A LA R E C H E R C H E D'UNE TECHNIQUE. — a) Fidejussio. —<br />

Tirant les enseignements <strong>du</strong> discrédit dans lequel était tombée<br />

Vadpromissio, les Romains créèrent, à la fin de la République,<br />

un nouveau cautionnement par contrat formaliste verbal :<br />

la fidejussio. Etymologiquement, ce procédé met l'accent sur la<br />

responsabilité de la caution : elle garantit l'exécution par le<br />

débiteur principal. Techniquement, le caractère accessoire <strong>du</strong><br />

cautionnement se développe. Sa valeur est fonction de celle de<br />

la dette principale ; comme elle, elle est transmissible passivement<br />

; le cautionnement d'une obligation naturelle est néanmoins<br />

valable (GAIUS, 3, 119 a : le cautionnement vaut alors<br />

engagement principal). Le caractère accessoire permet de<br />

cautionner une dette qu'on ne pourrait contracter comme débiteur<br />

principal, mais interdit, comme en <strong>droit</strong> moderne, de<br />

garantir une somme supérieure ou exigée plus rigoureusement<br />

que celle promise au principal (GAIUS, 3, 12 ; D., 46, 1, 8, 7). Ni<br />

péremption, ni bénéfice de division, les lois précédentes ne<br />

s'appliquent pas à la fidejussio.<br />

Le but purement économique <strong>du</strong> cautionnement paraît<br />

donc enfin dégagé. <strong>Les</strong> préoccupations de convenances sociales<br />

ne paraissent cependant pas complètement oubliées. Une loi<br />

Cornelia, <strong>du</strong> I siècle avant J.-C., interdit tout cautionnement<br />

E R<br />

de dette pécuniaire pour une somme supérieure à 20 000 sesterces.<br />

Il semble bien que cette mesure soit dictée par le désir<br />

de freiner les cautionnements inconsidérés que faisaient les<br />

hommes politiques pour satisfaire leur clientèle populaire<br />

(LEPOINTE et MONIER, p. 110). La limitation légale ne joue<br />

d'ailleurs pas pour les cautions judiciaires ou pour celles<br />

justifiées par des nécessités pratiques.

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