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Les obligations - Histoire du droit

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342 HISTOIRE DU DROIT PRIVÉ [313]<br />

[313] « FIDEJUSSIO INDEMNITATIS » : DISCUSSION. — Il y a<br />

bénéfice de discussion, lorsque la caution peut demander au<br />

créancier de s'adresser d'abord au débiteur principal pour saisir<br />

et vendre ses biens, c'est-à-dire pour le discuter (cf. C. C,<br />

art. 2021). La pratique romaine est arrivée à un résultat similaire<br />

en faisant promettre à la caution une indemnité égale à ce que le<br />

créancier n'a pu obtenir <strong>du</strong> débiteur principal (D., 45,1,116). Si le<br />

créancier, par dol, faute ou négligence a laissé passer l'occasion<br />

de se faire payer par le débiteur la caution est libérée (D., 46,<br />

1, 41, pr.). Il n'y a pas là véritable bénéfice de discussion,<br />

la discussion est impliquée par l'objet même de l'obUgation de la<br />

caution, cette dernière ne doit payer que sous la condition que<br />

le débiteur principal n'ait pu payer lui-même et à concurrence<br />

de ce qu'il n'a pu payer.<br />

Bénéfice de division. — En cas de pluralité de cautions,<br />

l'empereur HADRIEN crée un bénéfice de division analogue<br />

cette fois à celui de notre <strong>droit</strong> moderne : division de la dette<br />

entre les cautions solvables lors des poursuites (I, 3, 20, 4).<br />

[314] L E MANDAT E T L E S E F F E T S D E LA « FIDEJUSSIO »; — <strong>Les</strong><br />

rapports entre la caution et le créancier d'une part, entre la caution<br />

et le débiteur principal de l'autre, n'ont été définis que de<br />

façon empirique. Pour les dégager, les praticiens ont fait appel à la<br />

technique <strong>du</strong> mandat. En principe, et sauf la réprobation qu'il<br />

encourt, le créancier peut agir contre la caution sans discutezle<br />

débiteur. Il n'existe ni bénéfice de discussion, ni discussion<br />

obligatoire. La pratique crée cependant une discussion conventionnelle.<br />

En théorie, le créancier n'a pas intérêt à poursuivre<br />

la caution plutôt que le débiteur principal : il a fait confiance<br />

à l'un comme à l'autre. En pratique, il n'agira pas contre un<br />

débiteur qui lui paraît insolvable ou moins solvable que la<br />

caution, non seulement parce qu'il perdra <strong>du</strong> temps et de<br />

l'argent mais parce que les règles de procé<strong>du</strong>re lui interdisent<br />

de poursuivre successivement débiteur et caution (effet extinctif<br />

de la litis contestatio). Pour que le créancier puisse, sans risque,<br />

poursuivre d'abord le débiteur principal, la caution doit le<br />

garantir contre les aléas tant techniques qu'économiques de la<br />

poursuite, et pour cela lui donner mandat de discuter le débiteur.<br />

Grâce à l'action mandati contraria, intentée ensuite contre la

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