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Les obligations - Histoire du droit

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310 HISTOIRE DU DROIT PRIVÉ [283]<br />

tionnées par une action (mandati) infamante (D., 3, 2, 1) :<br />

la bonne foi exigée est donc particulièrement stricte ; la stabilité<br />

<strong>du</strong> contrat est relativement précaire étant donnée la<br />

confiance mutuelle qui doit régner entre les parties. La mort, la<br />

volonté unilatérale sans fraude ni dol mettent fin au contrat<br />

(GAIUS, 3,158 ss.), au même titre que l'exécution de la mission<br />

ou l'arrivée <strong>du</strong> terme. L'origine <strong>du</strong> mandat renforce encore<br />

Vintuitus personae, il existe traditionnellement des liens d'amitié<br />

entre les contractants, de ce fait la gratuité est de l'essence<br />

<strong>du</strong> contrat (D., 17, 1, 1, 4). Service d'ami, le mandat, sous<br />

l'empire des nécessités pratiques, va se trouver transformé<br />

dans certains cas en procédé technique.<br />

[283] L E PROCÉDÉ TECHNIQUE. — En principe, le mandataire<br />

s'acquitte de sa mission grâce au procédé de la représentation<br />

imparfaite (v. n° 120). Sous le Haut-Empire, le jurisconsulte<br />

PAPINIEN fait parfois jouer la représentation parfaite en transposant<br />

les règles admises en matière commerciale (actio quasi<br />

institoria ou utilis ad exemplum institoriae actionis : D., 14, 3,<br />

19, pr. ; 19, 1, 13, 25). La représentation, sans être de l'essence<br />

<strong>du</strong> mandat, lui permet de pro<strong>du</strong>ire normalement ses effets.<br />

Notre Gode civil, art. 1984, n'en confond pas moins le contrat<br />

de mandat et la technique qui permet de l'exécuter (cf. Jurisprudence,<br />

Req., 13 novembre 1934. Contra : la doctrine qui<br />

constate l'existence de mandats sans représentation parfaite :<br />

prête-nom en <strong>droit</strong> civil, commission en <strong>droit</strong> commercial.<br />

V. R. SAVATTER, Traité pratique..., t. XI, p. 851 ss.). Non seulement<br />

le procédé utilisé pour réaliser le mandat se perfectionne,<br />

mais les nécessités <strong>du</strong> crédit vont étendre le domaine d'application<br />

<strong>du</strong> contrat. Qu'il s'agisse <strong>du</strong> mandatum pecuniae credendae<br />

ou de la procuratio in rem suam (v. n° 214), l'altération<br />

<strong>du</strong> contrat type est la même : le mandat est donné dans l'intérêt<br />

d'un tiers et non pas <strong>du</strong> mandant (au contraire le mandat<br />

donné dans l'intérêt exclusif <strong>du</strong> mandataire n'est qu'un simple<br />

conseil : GAIUS, 3, 156).<br />

Au cours de l'époque classique, les missions <strong>du</strong> mandataire<br />

deviennent d'une extrême variété. Habituellement, il accomplira<br />

un acte juridique (vente, défense à un procès) mais, contrairement<br />

à notre <strong>droit</strong> moderne, il pourra faire des actes quel-

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