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Les obligations - Histoire du droit

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306 HISTOIRE DU DROIT PRIVÉ [280]<br />

consortium romain correspond la communauté franque. Il<br />

s'agit plus d'une indivision que d'une société et l'institution<br />

étroitement liée à la structure de la famille et de la propriété<br />

est étudiée avec celles-ci (cf. t. II et III).<br />

Dès le Haut Moyen Age, la tendance à l'association est<br />

certaine ; et même quand l'association est volontaire, elle est<br />

constituée sur le type d'une société familiale ; les associés sont<br />

des frères ; le contrat sera appelé (en Provence notamment)<br />

un affrèrement ; il s'agira d'une communauté universelle impliquant<br />

une solidarité des créances et des dettes.<br />

L'esprit ne change guère quand on passe à des sociétés<br />

particulières concernant un fonds de terre (métayage), un<br />

troupeau (cheptel), ou même une boutique.<br />

[280] L E S SOCIÉTÉS COMMERCIALES. — Le grand commerce<br />

allait poser d'autres problèmes. Le trafic terrestre et maritime<br />

suscite — dès le X siècle — de nouvelles créations.<br />

e<br />

a) La commandite unilatérale est considérée par BARTOLE<br />

comme un mandat ou un dépôt ; mais dans la commandite<br />

bilatérale, collegantia, « société de mer », les associés — commanditaire<br />

et commerçant ou capitaine — sont associés dans les<br />

profits et dans les pertes. Cette responsabilité est limitée à<br />

l'apport et au travail.<br />

b) La société de terre ou compagnie, est parfois limitée à<br />

une affaire ; il est question d'une « bourse commune » qui est<br />

un embryon de personnalité, de nomen ou raison sociale ; enfin<br />

Vaffectio societatis est fortement affirmée comme un « <strong>droit</strong><br />

de fraternité » (AZON et ACCURSE sur D., 17, 2, 29). L'analyse<br />

correspond bien à la vérité : les sociétés ont toujours un caractère<br />

familial très marqué. <strong>Les</strong> nécessités de la gestion imposent<br />

de donner mandat à un gérant, mais les associés paraissent<br />

collectivement responsables.<br />

<strong>Les</strong> sociétés italiennes ont été particulièrement étudiées;<br />

la France marque un certain retard : à Toulouse, à Montpellier,<br />

à Perpignan, les formes paraissent plus rudimentaires. <strong>Les</strong><br />

associés sont peu nombreux et les apports assez minimes. Pourtant,<br />

dès le XIII siècle, un Toulousain est à la tête d'une société de<br />

E<br />

marchands approvisionnant l'Angleterre en vins (PIRENNE, Ann.<br />

hist. éc. et soc, 1933, p. 240). En Saintonge, dès le xn siècle,<br />

e

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