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Les obligations - Histoire du droit

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[168] EFFETS DES CONTRATS 191<br />

[166] LE RETARD DANS L'EXÉCUTION. — <strong>Les</strong> premiers glossateurs<br />

discutent déjà de la nécessité d'une mise en demeure<br />

(Diss. dont., 57, p. 43). La glose (C. VIII, 38, 12) admet que le<br />

débiteur est en demeure par la seule échéance <strong>du</strong> terme.<br />

<strong>Les</strong> canonietes et la pratique trouvaient cette règle trop<br />

rigoureuse et on en vint même au xvn siècle à regarder<br />

e<br />

comme simplement comminatoires les clauses qui la rappelaient.<br />

Pour les effets de la mise en demeure, on se borne à<br />

reprendre les solutions romaines.<br />

La mora <strong>du</strong> créancier suscite aux XI et XII siècles quelques<br />

E E<br />

difficultés : le Livre de Tubingen indique que l'on peut faire<br />

une offre en présence de témoins. Plus tard, on s'en remet à<br />

l'office <strong>du</strong> juge. Le <strong>droit</strong> coutumier connaît, pour les retraits,<br />

l'offre à deniers découverts (à bourse déliée) qui paraît fort<br />

ancienne.<br />

[167] LA FAUTE. — La faute, la force majeure et l'état de<br />

nécessité ne sont pas appréciés autrement que pour un délit.<br />

La faute est parfois appréciée plus sévèrement qu'en<br />

<strong>droit</strong> romain : au cas de dépôt, par exemple. Mais, en général,<br />

les romanistes reprennent les solutions romaines en raffinant<br />

sur elles : la culpa levissima est identifiée à la diligentia exactissima<br />

et celle-ci est imposée pour le commodat, par les canonistes<br />

pour le dépôt et parfois pour le gage. Il est manifeste<br />

que ces subtilités agacent bien des auteurs (DONEAU, DOMAT).<br />

[168] LES DOMMAGES-INTÉRÊTS. — L'inexécution cause un<br />

préjudice au créancier qui doit être indemnisé de Yinteresse. En<br />

commentant la loi Socium (D. 17, 2, 60), les glossateurs vont<br />

nettement distinguer interesse et usura. La glose <strong>du</strong> Décret<br />

de Gratien distingue le gain (lucrum) qui est interdit et le<br />

dommage (damnum) qui doit être réparé (n°240). Même SAINT<br />

THOMAS admet qu'en cas de prêt, l'emprunteur est tenu à un<br />

interesse s'il ne rend pas l'argent au terme convenu (11%<br />

2e, 64, 4).<br />

Dans son traité De eo quod interest, Du MOULIN va préciser<br />

les règles romaines ; il donne douze explications de la lex<br />

unica (C. 7, 47). POTHIER retiendra seulement de celles-ci que<br />

la condamnation ne peut porter que sur les dommages qui<br />

pouvaient être prévus au jour <strong>du</strong> contrat (cf. art. 1150 C. civ.).

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