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Les obligations - Histoire du droit

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368 HISTOIRE DU DROIT PRIVÉ [334]<br />

De plus en plus, l'opération est conçue comme une vente à<br />

réméré ; l'idée de prêt et celle de garantie accessoire s'estompent<br />

; il entre dans les prévisions des parties que la dette ne<br />

sera pas payée ; si elle l'est, on parle couramment de « rachat ».<br />

Cependant vers le X E siècle, la stipulation d'un terme disparaît :<br />

le rachat est toujours possible et c'est en ce sens que des historiens<br />

modernes parlent d'un gage de jouissance pour l'opposer<br />

à l'ancien gage de propriété.<br />

[334] L'ÉPOQUE FÉODALE. — La pratique de l'époque suivante<br />

va retenir ces idées tout en les modifiant quelque peu :<br />

1° L'immeuble supporte désormais les <strong>droit</strong>s <strong>du</strong> seigneur et<br />

ceux de la famille. La mise en gage suppose souvent l'ensaisinement<br />

par le seigneur. <strong>Les</strong> textes en traitent, en même temps<br />

que de la vente, mais les lods et ventes sont généralement<br />

ré<strong>du</strong>its de moitié. Le retrait lignager, quand il existe, peut être<br />

exercé au moins si l'engagement est perpétuel (BEAUMANOIR,<br />

n° 1414). La femme devra être consultée si le bien fait partie de<br />

son douaire.<br />

2° La pratique <strong>du</strong> réméré est courante, mais l'engagiste<br />

n'est plus propriétaire ; il le devient par prescription. En Angleterre<br />

le créancier doit intenter une action contre le débiteur et il<br />

peut, faute de paiement, se faire attribuer le bien. En France<br />

on insère couramment dans l'acte un pacte commissoire ; mais<br />

plus souvent le créancier garde le bien et réalise ainsi un excellent<br />

placement (n° 238).<br />

3° L'engagiste est en saisine ; l'objet doit lui être remis ;<br />

dans le mort gage, il perçoit les revenus, ce qui équivaut à<br />

la convention romaine d'antichrèse, et entraîne le soupçon<br />

d'usure : d'où la condamnation <strong>du</strong> contrat ; au contraire, dans<br />

le vif gage, les revenus servent à l'amortissement de la dette.<br />

Désormais sans profit pour le créancier, gênant pour le débiteur<br />

qui est privé de son bien, le gage immobilier tombe<br />

en décadence dès le X V siècle : il survécut cependant dans<br />

E<br />

le<br />

Nord.<br />

4° Le gage mobilier qui était jadis une rareté, ne cesse au<br />

contraire de prendre de l'importance (d'autant plus que l'hypothèque<br />

des meubles suscita toujours des difficultés ; cf. n° 338).<br />

Vers le xvr 3 siècle on en vient même à dire que le gage est

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