26.10.2014 Views

Les obligations - Histoire du droit

Les obligations - Histoire du droit

Les obligations - Histoire du droit

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

[379] ANCIEN DROIT 411<br />

pénal (légitime défense, flagrant délit, <strong>droit</strong> de la partie<br />

civile). Le début <strong>du</strong> xvn siècle est marqué par une frénésie<br />

e<br />

de <strong>du</strong>els. Surtout, la guerre fait réapparaître l'instinct primitif :<br />

course (et corsaires), prise, représailles, otages.<br />

3° On ne distingue pas la faute pénale de la faute civile.<br />

L'inspiration <strong>du</strong> <strong>droit</strong> barbare se retrouve dans la persistance<br />

fréquente, dans les coutumes, de tarifs d'amendes (le plus souvent<br />

de 60 ou 100 sous ; LOYSEL, n 817, 840), dans le fait que les<br />

o e<br />

prévenus ne sont pas emprisonnés (R. GRAND, La prison et la<br />

notion d'emprisonnement, RHD, 1940-1941, p. 58-88). L'idée<br />

d'une « peine privée » n'est pas tout à fait disparue de notre <strong>droit</strong>.<br />

4° Enfin la pratique ne s'aventure pas dans des recherches<br />

trop subtiles d'intention. Au civil comme au pénal la maxime<br />

de LOYSEL : « Le fait juge l'homme » paraît représenter le <strong>droit</strong><br />

commun. On parle bien de « tort fait » et l'on dit « qui a tort si<br />

l'ament » (amende) (MORAWSKI, 1822), mais le mot n'a aucune<br />

portée morale. Tortum signifie l'action contraire au <strong>droit</strong>,<br />

directum, l'acte à la fois illicite et dommageable ; dans une<br />

charte de Saint-Aubin d'Angers, on lit : recognoscens tortum<br />

suum et rectum monachorum.<br />

[379] LA FIN DE L'ANCIEN DROIT. — La doctrine de la fin de<br />

l'ancien <strong>droit</strong>, si elle retient la levissima culpa, l'interprète en ce<br />

sens que « toutes les pertes, tous les dommages qui peuvent<br />

arriver par le fait de quelque personne doivent être réparés<br />

par celui dont la faute y a donné lieu » (DOMAT, II, 8, 4).<br />

Il s'agit plus que d'un principe d'imputabilité, d'un simple<br />

lien de causalité.<br />

L'homicide involontaire n'est pas relaxé mais doit solliciter<br />

sa grâce (cf. pour le <strong>droit</strong> anglo-saxon, le délit praeter intentionem,<br />

qui n'est autre que la théorie canonique <strong>du</strong> dolus eventualis).<br />

On attribue couramment à GROTIUS le mérite d'avoir posé<br />

le premier un principe général de responsabilité ; il ne s'agit<br />

pourtant que d'une synthèse assez timide empruntée aux<br />

théologiens espagnols et à la pratique coutumière (R. FEENSTRA,<br />

Etudes Petot, 1959, p. 157-171). Le mot « responsabilité » n'est<br />

pas employé avant le xvm siècle. Au xvn siècle, on parle<br />

e e<br />

<strong>du</strong> « responsable » au sens de « répondant » ou de « garant ».<br />

Même les références à la loi Aquilia sont fort peu nombreuses.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!