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Les obligations - Histoire du droit

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146 HISTOIRE DU DROIT PRIVÉ [122]<br />

126, 2), encore n'est-elle qu'une conséquence de la technique <strong>du</strong><br />

transfert de la possession. Le contrat réel de prêt se forme par le<br />

transfert de possession de la chose prêtée. Or l'acquisition ou<br />

l'aliénation de la possession peut se faire par l'intermédiaire<br />

d'autrui. On peut donc emprunter ou prêter à l'aide d'un représentant,<br />

les effets <strong>du</strong> contrat se pro<strong>du</strong>isent en la personne <strong>du</strong><br />

représenté.<br />

On aurait pu croire qu'au Bas-Empire, dans les compilations<br />

de JUSTINIEN surtout, les juristes allaient généraliser<br />

l'emploi de la représentation parfaite, or il n'en a rien été. La<br />

représentation imparfaite demeure la règle, et quelques aménagements<br />

sont apportés dans son application sur des points de<br />

détail.<br />

[122] L'ANCIEN DROIT. L'ADMISSION DE LA REPRÉSENTATION.<br />

— Dans le <strong>droit</strong> franc, comme pour l'ancien <strong>droit</strong> romain, le<br />

caractère solennel des contrats ne permettait pas l'usage de la<br />

représentation. La pratique de l'écrit rend au contraire, la<br />

représentation possible, en même temps que les pratiques <strong>du</strong><br />

commerce en font une nécessité.<br />

On distingue mal le messager (nuncius) <strong>du</strong> mandataire<br />

ou <strong>du</strong> procurateur. On trouve au moins dès le XII siècle dans<br />

E<br />

le Midi le bayle (bajulus) qui gère les biens d'autrui, d'une<br />

communauté comme d'un mineur. Beaumanoir marque bien<br />

néanmoins (n 808-812, 1038) les incertitudes de la pratique :<br />

0 8<br />

si le représentant prétend retenir le marché pour lui-même,<br />

le représenté peut « à son choix » le réclamer car on se peut « bien<br />

aider » de « convenance faite à autrui » : c'est exprimer que la<br />

représentation est imparfaite et que le représentant est seulement<br />

obligé par la bonne foi à céder le marché à son mandant.<br />

<strong>Les</strong> coutumes et les statuts italiens, infléchis par les pratiques<br />

commerciales, feront pareillement appel à l'équité ou à l'évidente<br />

utilité.<br />

Certains glossateurs (MARTINUS) imaginent de donner au<br />

mandant une action utile ; mais l'idée d'une représentation<br />

parfaite n'est pleinement admise que dans le Sexte (5, 12, 68<br />

et 72) : on peut agir per alium, comme per se ipsum et qui facit<br />

per alium est proinde acsi faciat per se ipsum. Dans le clan des<br />

romanistes, BARTOLE devait admettre le même principe.

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