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Les obligations - Histoire du droit

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190 HISTOIRE DU DROIT PRIVÉ [165]<br />

retards afférents à une évaluation complexe, ou de tenir compte<br />

de l'intérêt spécial que l'on peut avoir à l'exécution <strong>du</strong> contrat<br />

ou à l'observation de certaines de ses clauses (D., 17, 2, 71 :<br />

convention entre associés ; D., 23,4,12, 2 : convention en restitution<br />

de dot qui donne au débiteur le choix entre la poena ou<br />

l'exception). Elle peut aussi rendre indirectement obligatoire<br />

une prestation non exigible en justice, soit parce qu'elle n'est<br />

pas susceptible d'évaluation, soit parce que prévue en faveur<br />

d'un tiers (v. n° 124). Elle est enfin susceptible de sanctionner<br />

l'inexécution d'un pacte nu et donc démuni d'action. Son<br />

emploi, dans ce dernier cas, est courant en <strong>droit</strong> byzantin<br />

(v. Novelk, 72 de LÉON LE SAGE, fin ix e siècle).<br />

I I . — ANCIEN DROIT<br />

[165] L'EXÉCUTION FORCÉE. — Faute de payer au terme fixé,<br />

le débiteur est, en <strong>droit</strong> franc, traité comme un délinquant;<br />

mais on s'en prend à ses biens avant de s'en prendre à sa personne<br />

(L. sal., 50) : c'est la saisie privée qui donne la mesure<br />

<strong>du</strong> déclin de l'Etat et que la loi des Visigoths et Gharlemagne<br />

(BOR., I , p. 70) tentent de restreindre.<br />

Au xm siècle, si l'intervention <strong>du</strong> juge est la règle, il<br />

e<br />

demeure encore de nombreux cas d'arrêts des débiteurs (interdits<br />

par les Décrétales) ou de saisie privée : en faveur des bourgeois<br />

ou des nobles, contre les forains, à l'occasion de certaines<br />

créances : loyers (cf. encore saisie-gagerie), prix de vente<br />

(cf. privilège <strong>du</strong> vendeur), dommage causé par les animaux.<br />

L'exécution en nature répugne toujours aux romanistes :<br />

un promettant ne peut être précise cogi ad factum. Le <strong>droit</strong><br />

canonique, tenant l'inexécution pour un péché, admet la<br />

règle inverse et use contre le débiteur des moyens de contrainte<br />

spirituels (l'excommunication, par exemple). Si la promesse<br />

est faite sous serment, on n'échappe pas au parjure en payant<br />

des dommages-intérêts. De même les marchands préfèrent<br />

l'exécution en nature et l'imposent dans les ventes commerciales.<br />

Dès lors que la condition <strong>du</strong> débiteur s'améliore, on s'occupe<br />

moins d'obtenir l'exécution forcée que de déterminer les<br />

conditions et les conséquences de l'inexécution.

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