26.10.2014 Views

Les obligations - Histoire du droit

Les obligations - Histoire du droit

Les obligations - Histoire du droit

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

162 HISTOIRE DU DROIT PRIVÉ [135]<br />

principes communs à toutes les solutions romaines. Le mutuum<br />

ou le chirograpbe ont une cause naturelle qui est la numération<br />

des deniers ; le pacte et la stipulation supposent que celui qui<br />

s'engage ait reçu une datio ou factum, ou, tout au moins, qu'il<br />

ait manifesté une voluntas donantis qui justifie raisonnablement<br />

l'obligation.<br />

2° La doctrine était fort simple et elle n'allait pas sans<br />

rappeler la conception anglaise de la considération (quid pro<br />

quo). Il est normal qu'on la retrouve plus ou moins nettement<br />

dans la pratique. Pour Jostice et Pht (v° sormise) l'exécution<br />

préalable facilite la preuve. Le Grand Coutumier de Normandie<br />

contiendrait un système analogue. BEAUMANOIR admet qu'il est<br />

prudent de mentionner la cause ; un juge doit se renseigner<br />

sur la cause d'une dette qui sans cela est « soupçonneuse chose<br />

de malice » (n° 1096).<br />

3° Le Midi marque une résistance très nette à ces nouveautés.<br />

Plus qu'un retard ou un souvenir romain, il faut y voir l'effet<br />

de nécessités commerciales plus aiguës et d'une plus grande<br />

fidélité aux actes écrits. A Montpellier, à Toulouse, à Bordeaux,<br />

apparaît la même préoccupation : l'écrit fait preuve même si la<br />

cause de la dette n'y est pas énoncée, tout au moins le créancier<br />

doit être cru sur son affirmation (Toulouse, 1, 18, 43-44 ;<br />

Bordeaux, 152-155 ; Montpellier, 42). On a déjà ici l'idée très<br />

nette <strong>du</strong> titre au porteur qui circule de mains en mains et des<br />

exigences <strong>du</strong> créait. L'insistance des actes à renoncer à la<br />

Querela non numeratae pecuniae tra<strong>du</strong>it le même état d'esprit.<br />

[135] LA CAUSE FINALE. — Vers le milieu <strong>du</strong> xm siècle, les<br />

e<br />

glossateurs vont porter la question sur le terrain de la logique<br />

procé<strong>du</strong>rale :<br />

1° Au lieu d'une idée vague d'équivalence, ils vont rechercher<br />

la cause vraie qui pour eux est la cause finale, expression<br />

parfaite de la raison et identifient le contrat et l'action qui en<br />

provient. PLACENTIN dira : actio nihil aliudest quant causa, quant<br />

ratio. Dans un procès, le demandeur doit dire : « Je demande C<br />

parce que je te les ai prêtés » ; mais s'il dit seulement : « Parce<br />

que tu me les a promis », les glossateurs hésitent. La glose (sine<br />

causa, D., 44, 4, 2, 3) indique cependant que l'absence de cause<br />

est un obstacle absolu à l'action : la stipulation devient un acte

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!