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Les obligations - Histoire du droit

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14 HISTOIRE DU DROIT PRIVÉ [2]<br />

partir <strong>du</strong> XII siècle le <strong>droit</strong> de JUSTINIEN va fournir aux praticiens<br />

des formules précises et un cadre nettement arrêté.<br />

E<br />

Il paraît donc de bonne méthode d'étudier d'abord, en ellemême,<br />

la conception romaine de l'obligation.<br />

[2] LA DÉFINITION ROMAINE DE L'OBLIGATION. — L'obligation<br />

est un lien de <strong>droit</strong> en vertu <strong>du</strong>quel nous sommes astreints à<br />

payer quelque chose, conformément au <strong>droit</strong> de notre cité<br />

(I, 3, 13, pr.). Cette définition des Institutes de Justinien, déjà<br />

valable en <strong>droit</strong> classique, doit être complétée par celle <strong>du</strong><br />

jurisconsulte PAUL (milieu <strong>du</strong> n siècle, après J.-C.) : la substance<br />

des <strong>obligations</strong> ne consiste pas à nous rendre propriétaires<br />

e<br />

d'une chose, ou titulaires d'une servitude, mais à astreindre une<br />

autre personne envers nous, soit à transférer la propriété (dare)<br />

soit à faire (facere) soit à praestare, c'est-à-dire à exécuter toute<br />

autre prestation (D., 44, 7, 3, pr.).<br />

L'obligation est un lien de <strong>droit</strong> qui unit le débiteur au créancier.<br />

Ce dernier (créditer, de credo : j'ai confiance), quand il y a<br />

convention, fait confiance au débiteur par qui il espère être<br />

remboursé. Toute l'opération repose alors sur le crédit fait par<br />

le créancier au débiteur, à tel point que l'on a pu dire : « L'obligation<br />

c'est le crédit considéré au point de vue juridique ; le<br />

crédit c'est l'obligation considérée au point de vue économique »<br />

(E. GAUDEMET, Théorie générale des <strong>obligations</strong>, Paris, 1937,<br />

p. 10). L'obligation a donc pour caractère essentiel d'être un<br />

rapport personnel entre deux sujets : l'un actif, le créancier,<br />

l'autre passif, le débiteur.<br />

[3] Lien personnel et valeur patrimoniale. — L'opposition<br />

faite par PAUL, entre <strong>droit</strong> réel (propriété, servitude) et <strong>droit</strong> de<br />

créance, n'est pas fortuite. Celui-ci s'exerce sur la personne <strong>du</strong><br />

débiteur, celui-là sur un bien quelconque, objet de <strong>droit</strong>. La<br />

distinction est particulièrement importante dans une civilisation<br />

qui admet l'esclavage. On doit éviter toute confusion<br />

entre le rapport obligatoire qui unit le créancier au débiteur et<br />

le <strong>droit</strong> de propriété <strong>du</strong> maître sur l'esclave. Non seulement le<br />

<strong>droit</strong> réel procure une jouissance immédiate à son titulaire, mais<br />

il est <strong>du</strong>rable, il emporte <strong>droit</strong> de suite et de préférence. Le<br />

<strong>droit</strong> de créance, au contraire, n'est pas muni de tels avantages ;<br />

<strong>du</strong> point de vue économique ses résultats sont beaucoup plus

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