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Les obligations - Histoire du droit

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[377] ANCIEN DROIT 409<br />

contient pareillement des tarifs de composition (spécialement<br />

pour les délits contre les biens, VIII, 3) ; on doit simplement<br />

noter que les peines personnelles, sont bien plus fréquentes<br />

(cf. pour le vol, VII, 2), que l'intention coupable est retenue<br />

pour qualifier le crime (VI, 5), et que les peines <strong>du</strong> double ou<br />

d'un multiple, assez fréquentes, peuvent tra<strong>du</strong>ire une influence<br />

romaine.<br />

[376] GÉNÉRALISATION DU SYSTÈME. — Ces règles, suivant le<br />

principe de la personnalité des lois, ne concernaient que les<br />

peuples barbares (ELLUL, I, p. 657). Mais bien vite, sans doute<br />

une ou deux générations après la conquête, le système des<br />

compositions fut adopté par les Romains : sa simplicité, l'ignorance<br />

des juges, le caractère oral des lois et des coutumes,<br />

l'idée de la « supériorité » des vainqueurs, mais surtout l'état<br />

social expliquent l'évolution. Il suffit de lire les chroniqueurs,<br />

GRÉGOIRE DE TOURS surtout, pour comprendre qu'à une époque<br />

où la violence est partout, nul autre système ne pouvait être<br />

plus efficace. Toute recherche d'intention était difficile mais<br />

aussi périlleuse : un accident ou une imprudence pouvait<br />

dissimuler un meurtre.<br />

Il ne nous appartient pas de traiter ici des guerres privées<br />

qui procèdent de cet état social. Nous devons simplement<br />

retracer sous ses divers aspects l'histoire de la responsabilité<br />

civile.<br />

SECTION II. — La faute<br />

[377] LA RECHERCHE DE L'INTENTION. — Déjà les lois barbares<br />

avaient parfois égard à l'intention <strong>du</strong> délinquant ; l'influence<br />

chrétienne ne pouvait qu'aller dans cette voie. GRATIEN<br />

reprend (22, 2, 3) la phrase de SAINT AUGUSTIN : reum nonfacit<br />

nisi mens rea. Et cette thèse avait l'appui de tous les théologiens<br />

pour qui la disposition d'esprit est essentielle à l'œuvre :<br />

Opus reputatur pro facto.<br />

La culpa, chez les Décrétistes, est une faute morale, le dol<br />

un péché ; l'un et l'autre sont damnabiles sans que la distinction<br />

de la morale et <strong>du</strong> <strong>droit</strong>, <strong>du</strong> for interne et <strong>du</strong> for externe, soit<br />

clairement faite.

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