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Crítica y Arte. Filosofía - Banco de Reservas

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EMILIO RODRígUEz DEMORIzI | pINtURA y ESCULtURA EN SANtO DOMINgO<br />

qu’il me soit permis <strong>de</strong> terminer, Monseigneur, en disant que tout ce que avance ici, est<br />

appuyé <strong>de</strong> documents que je serai toujours prêt à mettre sous les yeux <strong>de</strong> Votre Excellence,<br />

aussitôt qu’elle daignera m’en fournir l’occasion.<br />

Je suis, avec le plus profond respect, Monseigneur, <strong>de</strong> Votre Excellence,<br />

le très humble et très obéissant serviteur<br />

Signé: Chassériau<br />

Rué <strong>de</strong> l’homme armé n.° 3<br />

au Marais.<br />

Mémoire n.º I, annexé à la lettre du 27 décembre 1824.<br />

Je m’étais retiré à Samana (presqu’ile située dans la partie <strong>de</strong> 1’ile <strong>de</strong> St. Domingue<br />

appartenant primitivement aux espagnoles et cédée à la France par le traité <strong>de</strong> bãle) ou<br />

je me livrais <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>ux ans, avec autant <strong>de</strong> goût que <strong>de</strong> succès, à la culture; lorsque bonaparte,<br />

par sans conduite aussi injuste qu’impolitique envers Ferdinand VII, exaspéra la<br />

nation espagnole et alluma dans ce royaume une guerre épouvantable qui ne tarda pas à<br />

s’y nationaliser. Les effets s’en firent bientôt ressentir dans la partie cy <strong>de</strong>vant espagnole <strong>de</strong><br />

St. Domingue. Le mouvement qui s’y organisa sous la direction <strong>de</strong> Don Sánchez eut pour<br />

résultat le changement <strong>de</strong> domination <strong>de</strong> ce beau pays qui re<strong>de</strong>vint espagnol. Retiré sur mon<br />

habitation je n’eus aucune part à la guerre qui se fit à cette occasion entre la population ci–<br />

<strong>de</strong>vant espagnole et l’armée française qui soutint un siège sous la ville <strong>de</strong> Santo Domingo;<br />

et quoique je me trouvasse dans le nombre <strong>de</strong>s Français paisibles et cultivateurs auxquels<br />

Don Sánchez entendait accor<strong>de</strong>r toute la protection que leur situation réclamait; trop éloigné<br />

du théâtre <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> cet officier général, ses vues ne furent pas toujours remplies<br />

par ses subalternes; et, isolés sur un point éloigné où les moyens <strong>de</strong> contention manquaient,<br />

nous n’en fûmes pas moins souvent en butte aux exactions presque toujours compagnes<br />

d’un mouvement révolutionnaire.<br />

Avant la terminaison d’un siège dont l’issue ne pouvait pas encore se préjuger, elles<br />

s’accrurent à un point si effrayant que je me décidai, ainsi que plusieurs habitants qui se<br />

trouvaient dans la même hypothèse que moi, à solliciter mon passeport pour Curaçao, ile<br />

qui se trouvait alors dans la dépendance britannique. Nous ne tardâmes pas á l’obtenir; et<br />

peu <strong>de</strong> temps après notre arrivée à Curaçao, nos apprîmes la rédition <strong>de</strong> Santo Domingo. La<br />

mort <strong>de</strong> Don Sánchez la suivit <strong>de</strong> fort prés, et, dans le moment où nous disposions à retourner<br />

sur nos propriétés que nous avions laissées intactes, nous acquîmes la triste conviction<br />

qu’elles venaient d’être confisquées, et que terres et nègres avaient été vendues.<br />

La guerre contre l’Espagne continuait toujours en Europe avec plus d’acharnement;<br />

et, le moment ne nous ayant pas paru favorable, nous crûmes <strong>de</strong>voir remettre nos justes<br />

réclamations contre un dépouillement que rien ne pouvait justifier, à <strong>de</strong>s temps plus opportuns.<br />

Nous né pouvions pas prévoir le terme <strong>de</strong> cette guerre désastreuse; et dénué <strong>de</strong> tout<br />

moyen, chargé d’une famille nombreuse, jette sur une terre étrangère, j’y végétais livré aux<br />

besoins les plus pressants et à tout l’abandon presque toujours inséparable <strong>de</strong> l’infortune,<br />

lorsque la province <strong>de</strong> Caracas déclara son indépendance et y appela les étrangers auxquels<br />

on y promettait <strong>de</strong>s terres, etc. Dans cet état <strong>de</strong> choses, ma position, celle <strong>de</strong> ma famille ne<br />

me firent pas hésiter à m’y rendre dans l’espoir d’y trouver quelqu’e adoucissement à mon<br />

sort. Je n’y fus pas quinze jours que je reconnus qu’il fallait tourner mes vues d’un autre<br />

côte et que l’existence politique que cette province ambitionnait, ne pouvait pas se réaliser<br />

au <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> consistance que réclame si hautement la culture à laquelle je voulais continuer<br />

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