10.05.2013 Views

Crítica y Arte. Filosofía - Banco de Reservas

Crítica y Arte. Filosofía - Banco de Reservas

Crítica y Arte. Filosofía - Banco de Reservas

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

EMILIO RODRígUEz DEMORIzI | pINtURA y ESCULtURA EN SANtO DOMINgO<br />

leur part, et en arrivant à bord mon premier soin fut <strong>de</strong> mettre en liberté dix huit malheureux<br />

dont nos embarcations avaient intercepté les pirogues que je leur fis rendre après leur avoir<br />

payé quelques vivres qui s’y trouvaient, au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> ce qu’ils en avaient <strong>de</strong>mandé.<br />

L’esprit qui régne dans les proclamations que j’y fis rependre, est une nouvelle preuve<br />

<strong>de</strong>s principes qui m’animaient; je me flatte qu’on y remarquera à travers ce que mon <strong>de</strong>voir<br />

semblait m’imposer <strong>de</strong> rigoureux, le cachet <strong>de</strong> la modération et <strong>de</strong> l’humanité. Je revins a<br />

Carthagène où bientôt j’appris la nouvelle <strong>de</strong> la signature du traité <strong>de</strong> paix entre la France<br />

et l’Espagne. Je conçus <strong>de</strong>s lors qu’il ne m’était plus permis <strong>de</strong> porter les armes contre une<br />

paissance <strong>de</strong>venue l’alliée du pays qui m’avait vu naître, et je saisis avec empressement cette<br />

occasion <strong>de</strong> me retirer d’un service que je n’avais embrassé qu’avec répugnance. Je sollicitai<br />

aussitôt ma démission motivée sur ce principe; et, l’ayant enfin obtenue après beaucoup <strong>de</strong><br />

difficultés, je me rendis à la Jamaïque, d’ou, <strong>de</strong>puis, je ne suis pas sorti.<br />

tel est l’exposé rapi<strong>de</strong> et sincère <strong>de</strong> ma conduite <strong>de</strong>puis que je me suis vu enlevé à mes<br />

propriétés; j’espère que tout homme impartial n’y verra rien qui ne soit en tout conforme<br />

aux lois les plus strictes qui doivent garantir <strong>de</strong>s droits à l’estime et à la considération.<br />

Signé: Chassériau<br />

Kingston, 5 mars 1817.<br />

Mémoire n.° 2, annexé à la lettre <strong>de</strong> paris du 27 décembre 1824.<br />

Né à La Rochelle en 1780, je dus le jour à un négociant <strong>de</strong> cette ville, peu fortuné, mais<br />

justement estimé. Je fus le <strong>de</strong>rnier <strong>de</strong> 17 enfants provenant d’un même mariage; et à la mort<br />

<strong>de</strong> mon père en 1785, ma mère (déjà fort âgée) resta seule à la tête d’une famille qui s’élevait<br />

encore à treize enfants vivans. J’étais au collège lorsqu’en 1794, j’eus la douleur <strong>de</strong> perdre ma<br />

mère. Je fus dès lors tout à fait abandonné à moi-même. Des cet instant, je sentis la nécessité<br />

<strong>de</strong> me suffire et je formai le <strong>de</strong>ssein <strong>de</strong>n’ être jamais à charge à personne. J’avais l’âme forte,<br />

<strong>de</strong> la résolution, l’amour du beau et par <strong>de</strong>ssus tout un fond <strong>de</strong> désintéressement, que le<br />

besoin que j’ai souvent ressenti <strong>de</strong>puis, n’a jamais altéré.<br />

Je vivais du produit d’un petit emploi dans un bureau, lorsque l’on forma l’expédition<br />

d’Egypte. Les souvenirs que présentaient les pays qu’on allait parcourir, l’éclat dont était<br />

environnée cette entreprise, me portèrent à tout tenter pour en faire partie dans quelque<br />

situation que ce put être. J’avais eu l’honneur <strong>de</strong> connaitre le général Damas (aujourd’hui<br />

lieutenant général, inspecteur <strong>de</strong> la gendarmerie); je le priai <strong>de</strong> bien vouloir me permettre<br />

<strong>de</strong> accompagner comme secrétaire; il eut la bonté d’y consentir M. le général Damas était<br />

alors général <strong>de</strong> briga<strong>de</strong>, chef d’état-major du général Kléber qui commandait la première<br />

division <strong>de</strong> l’armée expéditionnaire.<br />

Je suivis cet officier général toujours dans la même qualité en Egypte et en Syrie; mais<br />

lorsqu’après le départ <strong>de</strong> bonaparte pour France, le général Kléber fut nommé général en<br />

chef <strong>de</strong> l’armée d’Orient, ce mouvement porta le général Damas, alors parvenu au gra<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

général <strong>de</strong> division, a la place <strong>de</strong> chef d’état-major général <strong>de</strong> l’armée, vacante par la retraite<br />

du général berthier. Le général Damas qui me portait une bienveillance dont il m’honore<br />

encore aujourd’hui, me fit entendre alors qu’il me fallait un état que j’obtiendrais difficilement<br />

auprès <strong>de</strong> lui, et malgré tout l’éloignement que j’éprouvais á. m’en séparer, il l’exigea dans<br />

mes intérêts dont il se montrait plus jaloux que moi-même. Je fus, grâce à ses bontés, nommé<br />

contrôleur du <strong>de</strong>uxième arrondissement <strong>de</strong> l’Egypte, c’est-à-dire chargé <strong>de</strong> l’administration<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux provinces. J’avais à peine dix-neuf ans et je ne portais dans mes nouvelles fonctions<br />

657

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!