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Crítica y Arte. Filosofía - Banco de Reservas

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COLECCIóN pENSAMIENtO DOMINICANO | Vo l u m e n IV | CRítICA DE LItERAtURA y ARtE. FILOSOFíA<br />

<strong>de</strong> me vouer. Je quittai donc cette province sans avoir eu aucune part directe ou indirecte à<br />

ses affaires politiques et me rendis à St. thomas.<br />

peu <strong>de</strong> temps après que j’y fus arrivé, je ne tardai pas à voir réaliser mes pressentiments,<br />

et j’appris la contrerévolution qui venait <strong>de</strong> s’opérer dans toute la province <strong>de</strong> Caracas en<br />

faveur du gouvernement espagnol… Je végétais encore quelque temps à St. thomas, et<br />

enfin n’ayant plus les moyens d’y <strong>de</strong>meurer, je me décidai <strong>de</strong> me rendre à Carthagène où<br />

le nouveau gouvernement appelait aussi les étrangers. Il offrait <strong>de</strong>s terres aux cultivateurs<br />

et <strong>de</strong>s emplois civils et militaires à ceux d’entr’eux qui reconnus capables <strong>de</strong> les remplir<br />

voudraient y participer.<br />

J’y trouvai les mêmes germes désorganisateurs qu’á Venezuela et la plus légère observation<br />

suffit pour me convaincre qu’à moins <strong>de</strong> circonstances (que je n’osais cependant<br />

espérer) son indépendance ne serait guère d’une plus longue durée. Je ne crus pas <strong>de</strong>voir<br />

penser à jetter les bases d’un établissement en culture; et cependant, il ne me restait plus les<br />

moyens d’en sortir.<br />

La guerre continuait toujours entre l’Espagne et la France; et, malgré toute la répugnance<br />

que j’ai toujours éprouvée a me mêler <strong>de</strong> révolutions, n’ayant plus <strong>de</strong> choix, je me<br />

décidai à accepter le service qu’on m’y offrait. Le dirai-je? mon éloignement pour un parti,<br />

qui cadrait aussi peu avec mes principes, fut vivement combattu par l’idée consolatrice<br />

qu’il pourrait me fournir l’occasion <strong>de</strong> travailler à diminuer les maux inséparables d’un<br />

semblable mouvement, et j’éprouve la satisfaction d’avoir souvent à cette occasion, rempli<br />

un but aussi cher à mon cœur.<br />

Je débutai sur ce théâtre par l’emploi <strong>de</strong> capitaine major du génie; et, plus tard, j’y fus<br />

chargé <strong>de</strong> la haute police avec le titre <strong>de</strong> commissaire général. Je puis avancer avec assurance<br />

que, pendant tout le temps que ce ministère m’a été confié, il n’y a pas eu une personne<br />

d’arrêtée et pas une exaction <strong>de</strong> commise contre aucun particulier espagnol ou créol; et si,<br />

dés l’instant où la conduite m’en été remise, les prisonniers d’état qui se trouvaient à Carthagène<br />

n’éprouvèrent pas une plus gran<strong>de</strong> amélioration dans leur sort, je m’en rapporte<br />

à leur propre témoignage pour qu’il me soit rendu la justice qu’il n’a pas dépendu <strong>de</strong> moi<br />

qu’il en fut autrement. Ils ont été témoins <strong>de</strong> mes efforts et <strong>de</strong>s ordres que je donnai pour<br />

remplir un soin aussi doux. Ils furent tels, ces ordres qu’ils occasionnèrent <strong>de</strong>s murmures<br />

parmi ceux qu’on appelait les patriotes par excellence qui ne tardèrent pas à m’accuser <strong>de</strong><br />

connivence avec ces prisonniers. Le Chef <strong>de</strong> l’état en fut effrayé; et, par mon refus <strong>de</strong> me<br />

charger <strong>de</strong> la direction <strong>de</strong> cette branche <strong>de</strong> mon département dans <strong>de</strong>s proportions qui ne<br />

seraient pas conformes à mes sentiments et à l’humanité, il jugea <strong>de</strong>voir l’en détacher; et<br />

dès lors la connaissance m’en fut enlevée. peu <strong>de</strong> jours après, je recus l’ordre <strong>de</strong> me tenir<br />

prêt à partir pour une expédition qui <strong>de</strong>vait agir sur Ste Marthe, et l’on me confia à cette<br />

occasion le comman<strong>de</strong>ment d’un petit corps <strong>de</strong> troupes et <strong>de</strong> quelques batimens. Je partis<br />

pour cette <strong>de</strong>stination dans la saison <strong>de</strong>s fortes brises; et, ainsi que je l’avais prévu, il me fut<br />

impossible <strong>de</strong> remonter. Je revins donc trois jours après mon départ <strong>de</strong>vant Carthagène. J’y<br />

reçus l’ordre <strong>de</strong> faire une tentative sur puerto-bello (où, disait-on, l’indépendance avait <strong>de</strong><br />

nombreux partisans). J’y débarquai sous opposition; et après avoir <strong>de</strong>meuré plus <strong>de</strong> cinq<br />

heures sur les hauteurs qui l’environnent sans avoir eu aucune occasion <strong>de</strong> vérifier qu’il y<br />

eut pour le pavillon que j’y faisais flotter la moindre prédilection; quand partout <strong>de</strong> la part <strong>de</strong><br />

ses habitants, je ne voyais que <strong>de</strong>s dispositions hostiles, je me rembarquai conformément aux<br />

ordres que j’avais <strong>de</strong> n’agir qu’autant que je pourrais entrevoir quelqu’apparence d’adhésion <strong>de</strong><br />

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