19.05.2013 Views

Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

— 6 —<br />

moyen d'en faire profiter <strong>le</strong>s autres : quatre mil<strong>le</strong> francs suffisent<br />

largement à mes dépenses, il me reste par conséquent un<br />

excédant de deux mil<strong>le</strong> francs; eh bien, cet argent a tr<strong>ou</strong>vé<br />

son emploi, il sert à c<strong>ou</strong>vrir <strong>le</strong>s frais de l'é<strong>du</strong>cation de la fil<strong>le</strong><br />

de ma sœur. Pauvre femme ! el<strong>le</strong> est p<strong>ou</strong>r t<strong>ou</strong>te sa vie liée à<br />

un homme que ses vices ont précipité lui et sa famil<strong>le</strong> dans<br />

<strong>le</strong> plus profond des abîmes, et cependant, pauvre sœur! son<br />

c<strong>ou</strong>rage et sa grandeur d'âme lui ont fait supporter son malheureux<br />

sort avec une résignation sans exemp<strong>le</strong> ! Le désespoir<br />

auquel el<strong>le</strong> était en proie est maintenant calmé par la<br />

pensée que son enfant sera à l'abri de l'adversité; je me suis<br />

chargé de son avenir. Il y a cinq ans de cela, sa fil<strong>le</strong> avait<br />

alors dix ans, je la fis entrer dans une maison d'é<strong>du</strong>cation<br />

où son entretien et son instruction me coûtent mil<strong>le</strong> francs<br />

par an; depuis lors j'ai chaque année mis une pareil<strong>le</strong> somme<br />

de côté, afin de lui faire une dot. Cet argent, avec <strong>le</strong>s intérêts<br />

accumulés, constituera une somme convenab<strong>le</strong> quand la<br />

jeune fil<strong>le</strong> aura atteint sa vingtième année. Cela me mettra<br />

en position de lui tr<strong>ou</strong>ver un mari qui, sans appartenir à une<br />

classe plus é<strong>le</strong>vée, p<strong>ou</strong>rra lui offrir <strong>le</strong> bien-être et <strong>le</strong> bonheur.<br />

Le vicomte Maxime de Brescé avait éc<strong>ou</strong>té en si<strong>le</strong>nce ce que<br />

son ami venait de dire, seu<strong>le</strong> sa physionomie exprimait une<br />

profonde inquiétude et une angoisse non dissimulée.<br />

— Tiens, j'ai fini, fit Paul, se méprenant sur <strong>le</strong>s sentiments<br />

de son ami.<br />

— Je t'admire, reprit Maxime, et plus que jamais j'envie<br />

ton sort, aj<strong>ou</strong>ta-t-il avec une vivacité qui trahissait la sincérité<br />

de ses paro<strong>le</strong>s.<br />

— Comment, répéta Paul, toi?<br />

— Oui, moi, vicomte de Brescé, je renoncerais avec joie et<br />

sans la moindre hésitation à mon rang, et à mon titre p<strong>ou</strong>r<br />

prendre la place et <strong>le</strong> nom de Paul Mercier, <strong>le</strong> plus modeste,<br />

mais <strong>le</strong> plus nob<strong>le</strong> et <strong>le</strong> plus honorab<strong>le</strong> de t<strong>ou</strong>s mes anciens<br />

camarades de collége!

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!