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Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

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— 709 —<br />

eu des chevaux de choix, des maîtresses célèbres, des amis<br />

distingués. Sa compagnie était alors recherchée avec empressement<br />

par la classe nob<strong>le</strong> et par cette autre classe que l'on appel<strong>le</strong><br />

demi-monde, et plus d'une héritière jeune, riche<br />

et bel<strong>le</strong> avait s<strong>ou</strong>piré en <strong>le</strong> voyant passer dans une<br />

allée <strong>du</strong> bois de B<strong>ou</strong>logne, caracolant sur un cheval pur sang<br />

<strong>ou</strong> bien con<strong>du</strong>isant lui-même un élégant équipage à quatre<br />

chevaux.<br />

Quels songes !.... quels s<strong>ou</strong>venirs!<br />

P<strong>ou</strong>rquoi ne recommencerai-t-il pas cet existence ? P<strong>ou</strong>rquoi<br />

ne pas y chercher l'<strong>ou</strong>bli, et échapper ainsi au remords qui <strong>le</strong><br />

t<strong>ou</strong>rmentait ?<br />

Il hésitait.<br />

Mais son caractère était trop faib<strong>le</strong> et trop irrésolu p<strong>ou</strong>r<br />

prendre un parti énergique.<br />

Et puis, malgré t<strong>ou</strong>s ses t<strong>ou</strong>rments, malgré <strong>le</strong>s spectres qui<br />

venaient tr<strong>ou</strong>b<strong>le</strong>r son sommeil et glacer son sang dans ses<br />

veines, il tr<strong>ou</strong>vait comme une volupté amère dans cette vie<br />

de d<strong>ou</strong><strong>le</strong>ur, une satisfaction étrange qui lui faisait espérer qu'il<br />

arriverait à se réhabiliter à ses propres yeux.<br />

<strong>Les</strong> j<strong>ou</strong>rs où il épr<strong>ou</strong>vait ces sentiments étranges étaient<br />

p<strong>ou</strong>r lui des j<strong>ou</strong>rs relativement heureux.<br />

Il p<strong>ou</strong>vait alors dormir et reposer ses membres harassés, son<br />

sang circulait plus tranquil<strong>le</strong>ment ; il lui semblait alors que<br />

<strong>le</strong> siff<strong>le</strong>ment <strong>du</strong> vent était harmonieux et que <strong>le</strong> grondement<br />

des vagues était plus d<strong>ou</strong>x.<br />

Il respirait !<br />

Depuis <strong>le</strong> j<strong>ou</strong>r où <strong>le</strong>s forçats de Cayenne avait été transportés<br />

à l'î<strong>le</strong> Roya<strong>le</strong> il avait gardé la retraite la plus<br />

absolue.<br />

Il se <strong>le</strong>vait chaque matin à la même heure, se rendait vers<br />

la digue p<strong>ou</strong>r y travail<strong>le</strong>r, mais en se tenant t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs à une<br />

certaine distance des autres travail<strong>le</strong>urs. On lui apportait sa<br />

n<strong>ou</strong>rriture qu'il allait prendre dans sa hutte et ret<strong>ou</strong>rnait à son

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