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Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

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— 719 —<br />

tu ne tarderas pas à quitter l'î<strong>le</strong> Roya<strong>le</strong>, quels que soient <strong>le</strong>s<br />

agréments qu'el<strong>le</strong> puisse offrir.<br />

— Tu te trompes !<br />

— Comment ?<br />

— Ah!... tu ne peux pas te faire une idée de ce que je s<strong>ou</strong>ffre!<br />

— Mais !...<br />

— Je te <strong>le</strong> répète, je s<strong>ou</strong>ffre profondément!... J'avais retr<strong>ou</strong>vé<br />

la liberté, l'estime et la considération, plus encore, je me sentais<br />

devenir meil<strong>le</strong>ur et je commençais à perdre <strong>le</strong> s<strong>ou</strong>venir des<br />

heures maudites que j'avais passées au <strong>bagne</strong>, j'épr<strong>ou</strong>vais me<br />

espèce de fierté en pensant que je m'étais défait des mauvais<br />

instincts que l'on respire dans cette atmosphère empoisonnée.<br />

Je me voyais l'égal des hommes estimés et honorés, j'étais heureux<br />

de p<strong>ou</strong>voir marcher la tête haute !... et un mot, un seul<br />

mot de ce misérab<strong>le</strong> a suffi p<strong>ou</strong>r me rejeter dans cet enfer dont<br />

j'étais parvenu à sortir au prix d'efforts surhumains et où je<br />

vois qu'il me faudra m<strong>ou</strong>rir.<br />

— M<strong>ou</strong>rir?<br />

— Laisse moi finir Laposto<strong>le</strong> ; désormais, il n'y a plus dans<br />

mon cœur de place que p<strong>ou</strong>r un sentiment qui ét<strong>ou</strong>ffe t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s<br />

autres, même l'am<strong>ou</strong>r de la liberté ce sentiment, ai-je<br />

besoin de te <strong>le</strong> dire ?... c'est la soif de la vengeance, et tu ne<br />

peux avoir qu'une idée bien faib<strong>le</strong> de sa vio<strong>le</strong>nce ! Il a atteint<br />

un tel degré d'intensité qu'il est devenu une s<strong>ou</strong>ffrance qui<br />

n'aura de terme que <strong>le</strong> j<strong>ou</strong>r où je me serait fait justice moimême<br />

et où j'aurai de ma propre main châtié <strong>le</strong> scélérat qui<br />

est la cause de t<strong>ou</strong>s mes maux et dont la vue seu<strong>le</strong> suffit p<strong>ou</strong>r<br />

mettre mon sang en ébullition!... Me comprends-tu maintenant?<br />

Le cadavre de Précigny et derrière lui l'échafaud... voilà ce que<br />

je vois en perrspective !... Comprends-tu maintenant que je sois<br />

désespéré ?<br />

— P<strong>ou</strong>r autant qu'il s'agit de se débarrasser de ce monstre,<br />

qui a nom <strong>le</strong> comte de Précigny, j'av<strong>ou</strong>e que je suis partisan de

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