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Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

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— 1295 —<br />

avez eu <strong>le</strong> temps de réfléchir, v<strong>ou</strong>s demander si v<strong>ou</strong>s acceptez<br />

t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs ma proposition.<br />

En parlant Beauf<strong>le</strong>ury avait attaché ses regards sur <strong>le</strong> visage<br />

de Cé<strong>le</strong>ste et il attendait sa réponse d'un air interrogateur.<br />

La jeune fil<strong>le</strong> était pâ<strong>le</strong>, mais sa physionomie exprimait la<br />

résolution et la fermeté.<br />

— Monsieur, répondit-el<strong>le</strong>, je mentirais en disant que j'ignore<br />

vos desseins à mon égard,... quant à votre am<strong>ou</strong>r...<br />

— Mademoisel<strong>le</strong>, fit vivement Beauf<strong>le</strong>ury...<br />

— Ne m'interrompez pas, je v<strong>ou</strong>s en prie comme je con­<br />

nais vos intentions, comme je sais que v<strong>ou</strong>s avez entre vos<br />

mains la vie de deux êtres qui sont ce que j'ai de plus cher au<br />

monde et ne v<strong>ou</strong>lant pas être cause de la mort de mon père et<br />

de mon fiancé, j'accepte vos propositions... parce que j'y suis<br />

forcée!...<br />

Beauf<strong>le</strong>ury eut un s<strong>ou</strong>rire ironique.<br />

Que lui importait, en effet, la forme s<strong>ou</strong>s laquel<strong>le</strong> on accep­<br />

tait son marché, p<strong>ou</strong>rvu qu'il pût atteindre son but.<br />

Cependant, il feignit d'être contrarié, et il dit :<br />

— Vos paro<strong>le</strong>s sont <strong>du</strong>res, ma chère Cé<strong>le</strong>ste, quoiqu'el<strong>le</strong>s<br />

m'annoncent la réalisation de mon plus ardent désir ; aussi je<br />

v<strong>ou</strong>s <strong>le</strong> pardonne.<br />

Et portant à ses lèvres la main de la jeune fil<strong>le</strong> il y déposa<br />

un baiser respectueux. Puis il v<strong>ou</strong>lut passer son bras aut<strong>ou</strong>r de<br />

sa tail<strong>le</strong>, mais Cé<strong>le</strong>ste eut comme un frisson de dégoût et el<strong>le</strong><br />

se dégagea vivement.<br />

Beauf<strong>le</strong>ury ne put réprimer un m<strong>ou</strong>vement de dépit; au b<strong>ou</strong>t<br />

d'un moment il reprit :<br />

— Et p<strong>ou</strong>r quel<strong>le</strong> époque, ma chère Cé<strong>le</strong>ste, avez-v<strong>ou</strong>s fixé<br />

<strong>le</strong> j<strong>ou</strong>r où je v<strong>ou</strong>s con<strong>du</strong>irai à l'autel ?<br />

La jeune fil<strong>le</strong> hésita un moment puis el<strong>le</strong> répondit :<br />

— Dans deux mois.<br />

— Que dites-v<strong>ou</strong>s?,.. s'écria Beauf<strong>le</strong>ury... il ne m'est pas pos­<br />

sib<strong>le</strong> d'attendre aussi longtemps.

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