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Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

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— 189 —<br />

Quand la demie de minuit eût sonné à l'horloge de l'église<br />

St-Paul, un homme s'atrêta devant la gril<strong>le</strong> <strong>du</strong> jardin, tira une<br />

c<strong>le</strong>f de sa poche, <strong>ou</strong>vrit sans faire de bruit, puis, ayant renfermé<br />

la gril<strong>le</strong>, il se dirigea vers <strong>le</strong> pavillon comme quelqu'un à qu<br />

la connaissance des lieux est familière.<br />

Ayant <strong>ou</strong>vert la porte qui donnait accès dans <strong>le</strong> pavillon et<br />

dont il possédait éga<strong>le</strong>ment une c<strong>le</strong>f, l'inconnu pénétra dans la<br />

maison, renferma la porte sans bruit, et, étant monté à pas de<br />

l<strong>ou</strong>p au premier étage, il s'arrêta devant une porte.<br />

Cette porte était cel<strong>le</strong> de la chambre de madame Michaud.<br />

Il gratta légèrement, un instant après la porte s'<strong>ou</strong>vrit et il<br />

pénétrait dans a chambre.<br />

Cet homme n'était autre que <strong>le</strong> comte de Précigny.<br />

En <strong>le</strong> reconnaissant madame Michaud s'était laissé tomber<br />

sur une chaise, el<strong>le</strong> joignit <strong>le</strong>s mains en disant:<br />

— V<strong>ou</strong>s ici?.... Gomment !... après <strong>le</strong> serment que v<strong>ou</strong>s m'avez<br />

fait de ne plus chercher à me revoir.... malgré mes supplications,<br />

mes prières! ah! monsieur <strong>le</strong> comte!... n'avez-v<strong>ou</strong>s donc pas<br />

de pitié... pas de remords.... N'avez-v<strong>ou</strong>s donc pas de cœur?....<br />

— Plût à Dieu que je n'eusse pas un cœur! répondit <strong>le</strong> comte<br />

avec une galanterie affectée, il ne m'en coûterait rien alors de<br />

tenir un serment que v<strong>ou</strong>s me reprochez d'avoir <strong>ou</strong>blié.<br />

Madame Michaud <strong>le</strong> regarda d'un air suppliant.<br />

— Je v<strong>ou</strong>s en conjure, dit-el<strong>le</strong>, si v<strong>ou</strong>s m'avez jamais aimé,<br />

si, comme v<strong>ou</strong>s <strong>le</strong> dites, v<strong>ou</strong>s m'aimez encore, pr<strong>ou</strong>vez-<strong>le</strong> moi<br />

en faisant une chose dont je v<strong>ou</strong>s serai reconnaissante jusqu'à<br />

mon dernier s<strong>ou</strong>pir. Renoncez à me voir!... Ne revenez plus!<br />

<strong>ou</strong>bliez-moi ! <strong>ou</strong>bliez ce funeste am<strong>ou</strong>r qui me cause maintenant<br />

tant de remords et qui, je <strong>le</strong> sens, me portera malheur!<br />

— Comme v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>drez, répondit <strong>le</strong> comte en mettant dans<br />

sa voix un accent de d<strong>ou</strong><strong>le</strong>ur que démentais l'ardeur de son<br />

regard; comme v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>drez, puisque chez v<strong>ou</strong>s la crainte est<br />

plus forte que l'am<strong>ou</strong>r que je croyais avoir inspiré !.. Je ne<br />

v<strong>ou</strong>s reverrai plus et je tâcherai de v<strong>ou</strong>s <strong>ou</strong>blier!... J'espérais

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