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Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

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- 827 —<br />

Entrez!... fit-el<strong>le</strong> t<strong>ou</strong>te émue et <strong>le</strong>s yeux fixés sur la porte<br />

qui devait donner passage à celui qu'el<strong>le</strong> aimait.<br />

La porte s'<strong>ou</strong>vrit et Cé<strong>le</strong>ste se préparait à al<strong>le</strong>r au-devant de<br />

celui qu'el<strong>le</strong> attendait, mais en voyant que ce n'était pas Arthur<br />

sa physionomie changea brusquement.<br />

L'homme qui venait d'entrer s'inclina profondément devant<br />

la jeune fil<strong>le</strong> dont <strong>le</strong> visage n'exprimait plus ni bienveillance ni<br />

affection.<br />

El<strong>le</strong> s'était <strong>le</strong>vée, et, à demi t<strong>ou</strong>rnée vers la porte, la tête<br />

fièrement rejetée arrière, el<strong>le</strong> semblait demander à cet homme<br />

de quel droit il pénétrait jusqu'à el<strong>le</strong><br />

Cet homme n'était autre que de Beauf<strong>le</strong>ury.<br />

<strong>Les</strong> amies de Cé<strong>le</strong>ste l'avaient surnommé « <strong>le</strong> vampire, » et<br />

la jeune fil<strong>le</strong> ne se tr<strong>ou</strong>vait jamais en sa présence sans épr<strong>ou</strong>ver<br />

un m<strong>ou</strong>vement d'effroi et de répulsion insurmontab<strong>le</strong>.<br />

<strong>Les</strong> j<strong>ou</strong>es blafardes et <strong>le</strong>s yeux ardents de ce personnage lui<br />

inspiraient une terreur inexplicab<strong>le</strong>.<br />

Et cependant monsieur de Beauf<strong>le</strong>ury n'était jamais si caressant,<br />

si gracieux, si flatteur que quand il se tr<strong>ou</strong>vait en présence<br />

de Cé<strong>le</strong>ste, à qui, depuis longtemps, il paraissait avoir<br />

v<strong>ou</strong>é t<strong>ou</strong>s ses hommages.<br />

- Mademoisel<strong>le</strong>, dit-il en saluant profondément, veuil<strong>le</strong>s<br />

m'excuser, mais je n'ai tr<strong>ou</strong>vé personne dans l'antichambre, et<br />

j'ai pris la liberté...<br />

La jeune fil<strong>le</strong> l'interrompit d'un geste p<strong>le</strong>in de dignité.<br />

— Veuil<strong>le</strong>z v<strong>ou</strong>s asseoir, monsieur, dit-el<strong>le</strong> avec calme, j'attends<br />

mon père qui ne saurait tarder à venir.<br />

— Puisque j'ai <strong>le</strong> bonheur de me tr<strong>ou</strong>ver dans votre compagnie,<br />

reprit de Beauf<strong>le</strong>ury, je n'en veux pas d'autre.<br />

Et en disant ces paro<strong>le</strong>s il avait pris un fauteuil qu'il amena<br />

aussi près de Cé<strong>le</strong>ste que <strong>le</strong>s convenances <strong>le</strong> permettaient.<br />

Puis il s'assit sans façon.<br />

— Etiez-v<strong>ou</strong>s à l'Opéra hier soir? demanda la jeune fil<strong>le</strong> avec

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