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Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

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— 342 —<br />

tenant d'un homme qu'une seu<strong>le</strong> aventure a suffi p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong> rendre<br />

célèbre et qui fut <strong>le</strong> sujet d'une charmante comédie.<br />

Giovanni Gasparini était natif de Modène et vivait dans <strong>le</strong>s<br />

environs de Narbonne. A peu de distance de sa demeure la<br />

r<strong>ou</strong>te de T<strong>ou</strong>l<strong>ou</strong>se passe dans une espèce de gorge sauvage qui<br />

fut <strong>le</strong> théâtre de plusieurs crimes à une époque plus éloignée,<br />

que cel<strong>le</strong> à laquel<strong>le</strong> se passaient <strong>le</strong>s évènements que n<strong>ou</strong>s al­<br />

lons raconter, et Gasparini avait, plusieurs fois déjà, eu l'idée<br />

d'al<strong>le</strong>r y attendre quelque voyageur.<br />

Il savait que la mal<strong>le</strong>-poste de T<strong>ou</strong>l<strong>ou</strong>se passait dans cet<br />

endroit à une heure avancée de la nuit.<br />

Un soir, muni de cordes, il se rend sur <strong>le</strong> lieu qu'il a choisi<br />

p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong> théâtre de son exploit, et déracine quelques s<strong>ou</strong>ches<br />

d'une vigne voisine; puis il tend une corde au travers de la<br />

r<strong>ou</strong>te à quelque p<strong>ou</strong>ces <strong>du</strong> sol eu la fixant à deux arbres si­<br />

tués de chaque côté, range ses s<strong>ou</strong>ches <strong>le</strong> longue de cette corde<br />

en <strong>le</strong>s y appuyant, <strong>le</strong>s rec<strong>ou</strong>vre de quelque bl<strong>ou</strong>ses et de cha­<br />

peaux, garnit <strong>le</strong>s interval<strong>le</strong>s de branche d'arbres, de manière<br />

à figurer comme un haie et y plante horizonta<strong>le</strong>ment quelques<br />

bâtons, de sorte que, grâce à l'obscurité, on peut parfaitement<br />

prendre <strong>le</strong> t<strong>ou</strong>t p<strong>ou</strong>r des indivi<strong>du</strong>s armés et cachés derrière<br />

cette haie.<br />

Une demi-heure plus tard arrive la mal<strong>le</strong>-poste, Gasparini<br />

s'élance au devant des chevaux en criant:<br />

— Halte, postillon, <strong>ou</strong> tu es mort!<br />

Le postillon arrête ses chevaux, Gasparini <strong>le</strong> fait descendre<br />

de son siège et lui commande s<strong>ou</strong>s peine de mort de se tenir<br />

à la tête de ses chevaux, puis il va à la portière et ordonne<br />

aux voyageurs de mettre pied à terre, p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>s effrayer et <strong>le</strong>ur<br />

fait croire qu'ils ont affaire à une bande de malfaiteurs. Ga<br />

sparini passant s<strong>ou</strong>s la voiture apparaît tantôt à une portière,<br />

tantôt à l'autre, menaçant <strong>le</strong>s voyageurs d'une pisto<strong>le</strong>t et d'un<br />

poignard, il feint d'appe<strong>le</strong>r ses camarades, change sa voix, en

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