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Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

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— 325 —<br />

heur, je m'en irai loin, bien loin d'ici, je v<strong>ou</strong>s vois donc et très-<br />

probab<strong>le</strong>ment p<strong>ou</strong>r la dernière fois, mais quel que soit mon<br />

sort, et dans quel<strong>le</strong> position que je me tr<strong>ou</strong>ve, soyez assurée<br />

que je ne v<strong>ou</strong>s <strong>ou</strong>blierai jamais je me s<strong>ou</strong>viendrai t<strong>ou</strong>te<br />

ma vie de la bonté et de la bienveillance que v<strong>ou</strong>s m' avez<br />

témoignées.<br />

- Ne parlons pas de cela, ma chère Miche<strong>le</strong>tte, répondit<br />

Lucienne, cela n'en vaut pas la peine.<br />

- C'est vrai, fit à son t<strong>ou</strong>r Michaud, c'est à peine si v<strong>ou</strong>s<br />

connaissez Lucienne, v<strong>ou</strong>s ne l'avez vue qu'une fois, à Paris,<br />

comment p<strong>ou</strong>vez-v<strong>ou</strong>s avoir envers el<strong>le</strong> une aussi vive recon­<br />

naissance?<br />

-Ah! monsieur Michaud, v<strong>ou</strong>s ne savez pas comme el<strong>le</strong><br />

est bonne et généreuse, comme el<strong>le</strong> prend part aux s<strong>ou</strong>ffrances<br />

des malheureux!.... V<strong>ou</strong>s ne savez pas non plus qu'aux cent<br />

francs que v<strong>ou</strong>s m'avez donnés el<strong>le</strong> aj<strong>ou</strong>ta t<strong>ou</strong>tes ses petites<br />

épargnes !<br />

- C'est très bien de ta part! dit Michaud en s'adressant à<br />

Lucienne, cela annonce que tu as un bon coeur.<br />

- Et ce n'est pas t<strong>ou</strong>t, continua Miche<strong>le</strong>tte avec cha<strong>le</strong>ur,<br />

lorsque, à la fin <strong>du</strong> j<strong>ou</strong>r, épuisée, seu<strong>le</strong>, j'errais dans Paris, el<strong>le</strong><br />

me fit monter dans sa chambre et me força à me c<strong>ou</strong>cher<br />

dans son lit tandis qu'el<strong>le</strong> se contenta de passer la nuit dans<br />

un fauteuil !<br />

- Comment ! fit monsieur Michaud avec surprise, tu as<br />

passé une nuit s<strong>ou</strong>s mon toit sans que je l'aie su?<br />

- Moi seu<strong>le</strong> suis c<strong>ou</strong>pab<strong>le</strong>, monsieur Michaud, c'est moi qui<br />

ai demandé à mademoisel<strong>le</strong> Lucienne de garder <strong>le</strong> si<strong>le</strong>nce...<br />

jetais si désespérée!... depuis que j'avais vu Joseph enchaîné<br />

à Bicêtre !<br />

- Mais, reprit Michaud,... si je me s<strong>ou</strong>viens bien, n'était-ce<br />

Pas la nuit <strong>du</strong> 30 mars?<br />

Miche<strong>le</strong>tte ayant répon<strong>du</strong> affirmativement, une idée jaillit<br />

comme un éclair dans l'esprit de monsieur Michaud.

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