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Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

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— 891 —<br />

— Puis-je v<strong>ou</strong>s croire? demanda Amanda.<br />

— Et ne croyez-v<strong>ou</strong>s donc pas, reprit l'Indien avec un visage<br />

sévère. que je sache déjà ce que v<strong>ou</strong>s désireriez apprendre? Je<br />

connais votre passé aussi bien que v<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>vez <strong>le</strong> connaître<br />

T<strong>ou</strong>s-même !<br />

— Comment !... s'écria Amanda:... comment p<strong>ou</strong>vez-v<strong>ou</strong>s<br />

savoir ce que personne ne connaît dans Paris ?<br />

— Ceux qui, comme moi. sont en correspondance intime<br />

avec <strong>le</strong>s esprits, répondit l'Indien, connaissent <strong>le</strong>s secrets <strong>le</strong>s<br />

plus impénétrab<strong>le</strong>s.<br />

Puis il aj<strong>ou</strong>ta :<br />

— Veuil<strong>le</strong>z v<strong>ou</strong>s asseoir et je v<strong>ou</strong>s dirai ce que je sais, démentez-moi<br />

si v<strong>ou</strong>s croyez en avoir <strong>le</strong> droit !<br />

Amanda s'assit dans un fauteuil et attendit anxieuse que <strong>le</strong><br />

sorcier commençât à par<strong>le</strong>r.<br />

Sidi-Addar vint s'asseoir auprès d'el<strong>le</strong> et lui fit <strong>le</strong> récit suivant :<br />

— « Dans une des plus misérab<strong>le</strong>s maisons de la petite vil<strong>le</strong><br />

de Chevilly vivait une pauvre laveuse de linge...<br />

— Oh!... ne put s'empêcher de faire la cantatrice.<br />

Sans se déconcerter l'Indien continua :<br />

— « Cette femme s'appelait Suzanne. Son mari, qui était<br />

c<strong>ou</strong>vreur, avait été précipité <strong>du</strong> haut <strong>du</strong> clocher où il était en<br />

train de réparer la toiture et était resté mort sur <strong>le</strong> c<strong>ou</strong>p ; il fut<br />

rapporté à sa pauvre femme, mais ce n'était plus qu'un cadavre.<br />

« La pauvre Suzanne p<strong>le</strong>ura, se lamenta, mais ses larmes ne<br />

réveillèrent pas <strong>le</strong> mort.<br />

« Depuis ce j<strong>ou</strong>r la pauvre veuve n'eut que ses deux bras<br />

p<strong>ou</strong>r n<strong>ou</strong>rrir ses sept enfants.<br />

« El<strong>le</strong> travailla vaillamment, et el<strong>le</strong> réussit à rester honnête<br />

et à é<strong>le</strong>ver sa famil<strong>le</strong>.<br />

« Le plus âgé de ses enfants, qui était une fil<strong>le</strong>, restait t<strong>ou</strong>te<br />

aj<strong>ou</strong>rnée à la maison, et quoique âgée de quatorze ans seu<strong>le</strong>ment.<br />

c'était el<strong>le</strong> qui veillait sur ses jeunes frères et sœurs.<br />

« El<strong>le</strong> se nommait Joséphine.

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