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Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

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— 866 —<br />

— Entrez ! dit-el<strong>le</strong> faib<strong>le</strong>ment.<br />

Ce n'était autre que Thérèse qui, s'approchant timidement<br />

de sa maîtresse, lui dit à voix basse :<br />

— La modiste est là... et il n'y a pas moyen de s'en débarrasser!<br />

— V<strong>ou</strong>s savez, Thérèse, qu'il ne m'est pas possib<strong>le</strong> en ce<br />

moment de...<br />

— C'est ce que je lui ai dit, mais el<strong>le</strong> menace d'écrire<br />

à monsieur <strong>le</strong> comte, si el<strong>le</strong> ne reçoit pas d'argent auj<strong>ou</strong>rd'hui.<br />

— Mais je n'en ai pas en ce moment, et v<strong>ou</strong>s savez que je ne<br />

puis pas en demander maintenant au comte.<br />

— Je pensais que...<br />

— Non, Thérèse !... cela m'est impossib<strong>le</strong>, je lui ai déjà<br />

demandé cinq mil<strong>le</strong> francs il y a huit j<strong>ou</strong>rs, s<strong>ou</strong>s prétexte de<br />

payer la modiste.<br />

— Demandez-en auj<strong>ou</strong>rd'hui, s<strong>ou</strong>s <strong>le</strong> prétexte de payer <strong>le</strong><br />

bij<strong>ou</strong>tier, reprit la femme de chambre, assez fine p<strong>ou</strong>r ne pas<br />

par<strong>le</strong>r de l'emploi que sa maîtresse p<strong>ou</strong>vait avoir fait de ces<br />

cinq mil<strong>le</strong> francs.<br />

— Le bij<strong>ou</strong>tier!... s'écria la comtesse; <strong>le</strong> comte m'a donné<br />

d<strong>ou</strong>ze mil<strong>le</strong> francs, il y a un mois, p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong> payer.<br />

— Cela va bien ! pensa Thérèse, en jetant <strong>du</strong> côté de la<br />

comtesse, un regard où <strong>le</strong> mépris se mêlait à la pitié.<br />

— Que veux-tu ! reprit la comtesse d'une voix <strong>le</strong>nte et<br />

plaintive.<br />

P<strong>ou</strong>r dire la vérité, son accent et t<strong>ou</strong>t en el<strong>le</strong> exprimait<br />

plutôt la lassitude que l'inquiétude <strong>ou</strong> <strong>le</strong> désespoir.<br />

El<strong>le</strong> semblait ne pas avoir la force de rien faire p<strong>ou</strong>r se tirer<br />

d'embarras.<br />

— Donne-moi un conseil, Thérèse, fit-el<strong>le</strong> après un moment<br />

de si<strong>le</strong>nce.<br />

— Je vais al<strong>le</strong>r tr<strong>ou</strong>ver la modiste et lui dire qu'el<strong>le</strong> rece-

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