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Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

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paît ses lèvres pâlies;... <strong>le</strong> sauver ?... combien de fois l'ai-je déjà<br />

fait ?... Et p<strong>ou</strong>rquoi, à la fin ?... Qu'est-ce que cet homme a de<br />

commun avec moi?...<br />

<strong>Les</strong> j<strong>ou</strong>es de la comtesse s'étaient c<strong>ou</strong>vertes d'une légère<br />

r<strong>ou</strong>geur et el<strong>le</strong> avait prononcé ces dernières paro<strong>le</strong>s avec une<br />

certaine énergie.<br />

— V<strong>ou</strong>s demandez p<strong>ou</strong>rquoi v<strong>ou</strong>s devez m'aider à sauver<br />

Jean? fit la Salviat en s'approchant de la comtesse et en la<br />

regardant d'un air cynique ; p<strong>ou</strong>rquoi?... c'est parce qu'en <strong>le</strong><br />

sauvant v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>s sauverez aussi !... il peut faire votre malheur<br />

s'il <strong>le</strong> veut, atten<strong>du</strong> qu'il connaît votre secret. Pensez-y bien!<br />

— À qui la faute, s'il <strong>le</strong> connaît ? demanda la comtesse d'un<br />

air de reproche.<br />

— La faute ! fit d'un air sardónique la mère Salviat ; il est<br />

vraiment comique que v<strong>ou</strong>s ayez l'audace de par<strong>le</strong>r de « faute»!<br />

— N'<strong>ou</strong>bliez pas à qui v<strong>ou</strong>s par<strong>le</strong>z ! v<strong>ou</strong>lut dire Thérèse.<br />

— Tiens !.... fit avec méchanceté la vieil<strong>le</strong> femme, puisque<br />

<strong>le</strong>s grandes daines s'<strong>ou</strong>blient cela peut parfaitement arriver<br />

à n<strong>ou</strong>s autres.<br />

— Mais....<br />

— Oui, <strong>ou</strong>i,.... je sais ce que v<strong>ou</strong>s al<strong>le</strong>z me dire, fit la méchante<br />

créature qui s'exaltait en parlant, mais quand une<br />

comtesse trompe son mari, quand el<strong>le</strong> <strong>le</strong> trahit et qu'el<strong>le</strong><br />

dépense sa fortune avec ses amants...<br />

— Assez !.... fit la comtesse en se <strong>le</strong>vant et en posant l'enfant<br />

à terre..<br />

— Oui, reprit la Salviat, je <strong>le</strong> répète, avec ses amants: quand<br />

cette comtesse fait des dettes à l'insu de son mari et quand el<strong>le</strong><br />

fait honte à son nom et à son titre, on ne tr<strong>ou</strong>ve p<strong>ou</strong>r qualifier<br />

cette con<strong>du</strong>ite que des mots ad<strong>ou</strong>cis et des expressions hypocrites,<br />

mais si c'est une femme <strong>du</strong> peup<strong>le</strong> qui fasse une faute,<br />

cela change de note; ce qui chez cette dernière se nomme<br />

une « honte » est t<strong>ou</strong>t simp<strong>le</strong>ment p<strong>ou</strong>r la grande dame une<br />

« erreur » !

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