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Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

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— 236 —<br />

sept heures p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong> dîner, ret<strong>ou</strong>rnait faire un t<strong>ou</strong>r et rentrait<br />

ponctuel<strong>le</strong>ment à dix heures p<strong>ou</strong>r se c<strong>ou</strong>cher; <strong>le</strong> <strong>le</strong>ndemain il<br />

recommençait et la même existence se répétait invariab<strong>le</strong>ment<br />

t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s j<strong>ou</strong>rs.<br />

A première vue cette vie paraissait devoir être simp<strong>le</strong> et pa­<br />

triarca<strong>le</strong>, mais quelques uns des voisins s<strong>ou</strong>pçonnaient que<br />

cette existence si monotone cachait un mystère.<br />

Quel était <strong>le</strong> but de cette extrême régularité ? Où allait cet<br />

homme t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s matins à dix heures ? P<strong>ou</strong>rquoi ne recevait-il<br />

jamais de visites? A quoi devait servir <strong>le</strong> petit guichet grillé<br />

qu'il avait fait pratiquer à sa porte?<br />

Ces questions avaient été s<strong>ou</strong>vent faites par <strong>le</strong>s voisins qui<br />

n'avaient jamais pu obtenir de réponse satisfaisante.<br />

On s'était aussi demandé de quoi vivait <strong>le</strong> papa Fichet, s'il<br />

avait une famil<strong>le</strong> et autres choses de ce genre.<br />

Sa gaieté naturel<strong>le</strong> et intarrissab<strong>le</strong> avait même été <strong>le</strong> thème<br />

des conversations et plusieurs personnes <strong>du</strong> voisinage avaient<br />

tr<strong>ou</strong>vé une signification secrète aux airs que <strong>le</strong> bonhomme fre­<br />

donnait parfois en montant l'escalier.<br />

On avait v<strong>ou</strong>lu questionner sa vieil<strong>le</strong> servante, mais cette<br />

femme était discrète et si<strong>le</strong>ncieuse comme un bloc de pierre.<br />

Au moment où n<strong>ou</strong>s pénétrons chez <strong>le</strong> papa Fichet n<strong>ou</strong>s<br />

<strong>le</strong> tr<strong>ou</strong>vons dans un petit cabinet dont l'entrée est sévèrement<br />

interdite à la vieil<strong>le</strong> servante.<br />

<strong>Les</strong> murs de ce cabinet sont garnis d'étagères sur <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s<br />

se tr<strong>ou</strong>vent des cartons étiquetés dont <strong>le</strong>s uns sont <strong>ou</strong>verts et<br />

<strong>le</strong>s autres fermés.<br />

<strong>Les</strong> étiquettes de ces cartons portent de singulières suscrip-<br />

tions :<br />

Sur l'une on lit : » Chaîne de T<strong>ou</strong>lon. »<br />

Sur l'autre : « Bagne de Brest. »<br />

Un troisième porte : « Bagne de Rochefort. »<br />

Un quatrième: « Conciergerie » ; et ainsi de suite :<br />

On dirait une espèce de col<strong>le</strong>ction.

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