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Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

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— 50 —<br />

et la pointe, et regardant sa mère d'un air de férocité sauvage,<br />

il lui dit :<br />

— Comprends-tu maintenant?<br />

— Oh <strong>ou</strong>i ! je te comprends ! murmura la vieil<strong>le</strong> femme<br />

d'un air de joie et de rage satisfaite. Tu veux <strong>le</strong> tuer, lui !....<br />

<strong>le</strong> fils de notre ennemi !<br />

Le forçat évadé haussa <strong>le</strong>s épau<strong>le</strong>s.<br />

— Me prends-tu p<strong>ou</strong>r un f<strong>ou</strong>? demanda-t-il; comment!<br />

tu crois que je vais assassiner Joseph Maréchal quatre <strong>ou</strong><br />

cinq j<strong>ou</strong>rs après mon évasion ? Il vaudrait autant que j'écrive<br />

au procureur <strong>du</strong> roi p<strong>ou</strong>r lui dire la r<strong>ou</strong>te que j'ai suivie et<br />

la contrée où je me cache! Ne comprends-tu pas que <strong>le</strong> premier<br />

s<strong>ou</strong>pçon de cet assassinat tomberait sur moi, <strong>le</strong> forçat<br />

évadé, l'ennemi mortel de Maréchal ? Non, non, je ne suis<br />

pas aussi simp<strong>le</strong> ! Mais, éc<strong>ou</strong>te, mère ; j'ai une vengeance<br />

terrib<strong>le</strong> à exercer, tu p<strong>ou</strong>rras en juger avant peu. Il n'y a que<br />

<strong>le</strong>s f<strong>ou</strong>s et <strong>le</strong>s lâches qui peuvent sacrifier <strong>le</strong>urs intérêts à<br />

<strong>le</strong>ur vengeance; moi je suis de ceux qui savent profiter de<br />

t<strong>ou</strong>t et tirent avantage de t<strong>ou</strong>t, même de <strong>le</strong>ur vengeance !<br />

Salviat entra ensuite dans la chambre voisine, d'où il ressortit<br />

au b<strong>ou</strong>t de quelques minutes complétement transformé<br />

et tota<strong>le</strong>ment méconnaissab<strong>le</strong>, même p<strong>ou</strong>r ses plus intimes<br />

connaissances.<br />

— Mon c<strong>ou</strong>teau ! fit-il en prenant l'instrument qu'il avait<br />

laissé sur la tab<strong>le</strong> et <strong>le</strong> glissant s<strong>ou</strong>s ses vêtements.<br />

— Je ne veux pas te demander qui tu veux frapper, puisque<br />

tu juges à propos de me <strong>le</strong> cacher, fit Mathurine ; mais<br />

je te recommande la prudence ! Pense à ton père, qui est<br />

tombé s<strong>ou</strong>s la bal<strong>le</strong> d'un voyageur qu'il croyait désarmé !<br />

— Mon père n'avait pas, comme moi, passé deux années<br />

au <strong>bagne</strong> et parmi <strong>le</strong>s forçats; c'est là que l'on peut vraiment<br />

apprendre à être rusé et circonspect ! Adieu, mère ! n'<strong>ou</strong>blie<br />

pas surt<strong>ou</strong>t de brû<strong>le</strong>r t<strong>ou</strong>t de suite <strong>le</strong>s vêtements que j'ai<br />

laissés dans la chambre,

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