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Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

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— 101 —<br />

Il y eut un moment de si<strong>le</strong>nce.<br />

Au b<strong>ou</strong>t d'un instant Maxime reprit:<br />

— Mademoisel<strong>le</strong> de Précigny est très riche, n'est-il pas vrai,<br />

Monsieur <strong>le</strong> comte?....<br />

— En effet, répondit <strong>le</strong> comte d'un air qu'il v<strong>ou</strong>lait rendre<br />

indifférent.<br />

— C'est donc une fortune qui peut v<strong>ou</strong>s échapper ?<br />

Le comte de Précigny ne répondit rien, cependant une contraction<br />

involontaire des musc<strong>le</strong>s de son visage indiqua que la<br />

question <strong>du</strong> comte l'avait impressionné.<br />

Il passa rapidement la main sur son front.<br />

Puis il reprit d'un ton dégagé :<br />

— Mais parlons un peu de la bel<strong>le</strong> Marcel<strong>le</strong> dont la fidélité<br />

à votre égard a excité l'admiration de t<strong>ou</strong>s ceux qui la connaissent.<br />

— Marcel<strong>le</strong>! repartit Maxime d'un air indifférent; j'espère<br />

m'arranger avec el<strong>le</strong> <strong>le</strong> j<strong>ou</strong>r où j'aurai pu réaliser mon héritage!<br />

— Mais .... el<strong>le</strong> v<strong>ou</strong>s aime!...<br />

— Je l'ai cru pendant un temps cependant on finit par<br />

s'apercevoir que <strong>le</strong>s femmes de cette espèce ont des instincts<br />

trop matériels p<strong>ou</strong>r p<strong>ou</strong>voir aimer véritab<strong>le</strong>ment.... Obligées à<br />

faire de grandes dépenses p<strong>ou</strong>r p<strong>ou</strong>voir suivre <strong>le</strong>s modes las<br />

plus extravagantes, <strong>le</strong>s s<strong>ou</strong>cis de la vie réel<strong>le</strong> ne <strong>le</strong>ur laissent<br />

pas <strong>le</strong> temps de savoir si el<strong>le</strong>s ont un cœur. Dans la vie<br />

enfiévrée de ces femmes il n'y a pas de place p<strong>ou</strong>r ces heures<br />

intimes où l'am<strong>ou</strong>r f<strong>le</strong>urit et où <strong>le</strong> cœur s'<strong>ou</strong>vre aux sentiments.<br />

C'est p<strong>ou</strong>rquoi on ne peut exiger d'el<strong>le</strong>s qu'une comédie plus <strong>ou</strong><br />

moins fidè<strong>le</strong> de l'am<strong>ou</strong>r, comédie qu'el<strong>le</strong>s j<strong>ou</strong>ent p<strong>ou</strong>r atteindre<br />

un but beauc<strong>ou</strong>p moins é<strong>le</strong>vé. Quand à Marcel<strong>le</strong> el<strong>le</strong> ne songeait<br />

à rien moins qu'à devenir comtesse de Brescé et son habi<strong>le</strong>té<br />

éga<strong>le</strong> son ambition. La pauvre fil<strong>le</strong> a eu la tête t<strong>ou</strong>rnée par<br />

des romans où il est question de gentilshommes qui n'ont pas<br />

honte de traîner <strong>le</strong>ur nob<strong>le</strong>sse dans la b<strong>ou</strong>e dont ils ont tiré

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