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Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

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— 363 —<br />

S'étant ret<strong>ou</strong>rnée, el<strong>le</strong> aperçut un petit vieillard dont <strong>le</strong><br />

visage maigre et <strong>le</strong>s traits angu<strong>le</strong>ux grimaçaient un s<strong>ou</strong>rire<br />

ironique et amer.<br />

C'était <strong>le</strong> vieux Caron.<br />

— Tu cherches ton fils ? demanda-t-il d'une voix brève.<br />

__ Où est-il ?... où est-il?... s'écria Mathurine.<br />

— A la sel<strong>le</strong> de dissection.<br />

— Que veut-on en faire ?<br />

— Veux-tu <strong>le</strong> voir ?<br />

— Oui... <strong>ou</strong>i !... je veux <strong>le</strong> voir une dernière fois !<br />

— Eh bien, suis-moi.<br />

Le vieillard se mit en marche suivi par Mathurine.<br />

Us arrivèrent à l'hôpital et c'est à ce moment que la pauvre<br />

mère fit irruption dans la sal<strong>le</strong>.<br />

El<strong>le</strong> se précipita vers la tab<strong>le</strong> sur laquel<strong>le</strong> el<strong>le</strong> avait aperçu<br />

<strong>le</strong> cadavre, mais el<strong>le</strong> s'arrêta bientôt comme pétrifiée en voyant<br />

sur une autre tab<strong>le</strong> la tête de son fils.<br />

Muette et immobi<strong>le</strong> el<strong>le</strong> considérait ces traits pâ<strong>le</strong>s et rigides,<br />

ces yeux fermés !<br />

Puis el<strong>le</strong> eut la force de s'avancer vers cette tab<strong>le</strong>, alors une<br />

pâ<strong>le</strong>ur affreuse c<strong>ou</strong>vrit son visage et un torrent de larmes<br />

jaillit de ses yeux.<br />

El<strong>le</strong> passa ensuite ses deux mains sur <strong>le</strong>s j<strong>ou</strong>es pâ<strong>le</strong>s et<br />

froides de son fils en s'écriant.<br />

— Oh ! Eugène !. . Eugène !<br />

On vit alors se pro<strong>du</strong>ire un phénomène surprenant, quelque<br />

chose de surnaturel et que la science p<strong>ou</strong>rrait seu<strong>le</strong> expliquer.<br />

A ce cri de désespoir p<strong>ou</strong>ssé par Mathurine <strong>le</strong>s traits <strong>du</strong> décapité<br />

eurent comme un tressail<strong>le</strong>ment, ses yeux s'<strong>ou</strong>vrirent<br />

et allèrent se fixer sur Mathurine !<br />

C'était quelque chose d'in<strong>ou</strong>i, d'impossib<strong>le</strong>, d'effrayant!<br />

Un effroi terrib<strong>le</strong> s'empara de la vieil<strong>le</strong> femme, l'am<strong>ou</strong>r ; maternel<br />

fut vaincu par la terreur et el<strong>le</strong> tomba à terre sans<br />

connaissance.

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