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Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

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— 536 —<br />

Un s<strong>ou</strong>rire d'une grande d<strong>ou</strong>ceur parut sur <strong>le</strong>s lèvres de<br />

F<strong>le</strong>ur-<strong>du</strong>-Désert.<br />

— Oh!.... tu ne m<strong>ou</strong>rras pas!... murmura-t-el<strong>le</strong> avec ten­<br />

dresse.<br />

— Explique-toi !<br />

— Ec<strong>ou</strong>te, Harris! reprit la jeune femme ; si, après la mort<br />

de mon père, la s<strong>ou</strong>veraineté de ma tribu m'échut en partage,<br />

je <strong>le</strong> dois à ma science, au p<strong>ou</strong>voir que je possède de lire dans<br />

l'avenir.... Eh bien !.... j'ai interrogé <strong>le</strong>s astres sur ton destin et<br />

j'ai appris qu'un grand danger te menace.<br />

— Moi ? s'écria <strong>le</strong> planteur.<br />

— Ne sois pas incré<strong>du</strong><strong>le</strong>!.... Ne d<strong>ou</strong>te pas de ma science!.,..<br />

<strong>Les</strong> étoi<strong>le</strong>s m'ont appris que tu as un ennemi qui en veut à tes<br />

j<strong>ou</strong>rs. Par reconnaissance p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>s bienfaits que tu me repro­<br />

chais d'avoir <strong>ou</strong>bliés, je t'ai gardé prisonnier parce que tu es<br />

s<strong>ou</strong>s ma garde et ma protection Tu vois donc que je ne suis<br />

pas une ingrate !<br />

Le planteur considérait F<strong>le</strong>ur-<strong>du</strong>-Désert avec émotion ; il lu<br />

prit d<strong>ou</strong>cement la main et lui dit :<br />

— Merci !.... Mais p<strong>ou</strong>rquoi prendre tant de soins p<strong>ou</strong>r une<br />

existence qui depuis longtemps m'est à charge ?<br />

— Tu es encore jeune ! répondit la jeune fil<strong>le</strong>, et tu n'as pas<br />

<strong>le</strong> droit de dédaigner la vie !<br />

— Comment?<br />

— Tu as sans d<strong>ou</strong>te été malheureux ?<br />

— Autant qu'une créature humaine peut l'être !<br />

— Je <strong>le</strong> crois !.... Cependant on peut <strong>ou</strong>blier <strong>le</strong> passé, et<br />

l'avenir peut te garder encore de beaux j<strong>ou</strong>rs !<br />

Sir Harris fit un geste d'incré<strong>du</strong>lité en s<strong>ou</strong>riant avec tristesse<br />

— Non!.... dit-il..... c'est impossib<strong>le</strong> !.... Mon cœur est depuis<br />

longtemps fermé comme un tombeau !.... Dieu seul connait <strong>le</strong>s<br />

sentiments qui y sont ensevelis !<br />

— Oh !.... ne par<strong>le</strong> pas ainsi ! fit impétueusement F<strong>le</strong>ur-<strong>du</strong>-<br />

Désert, ce n'est pas d'auj<strong>ou</strong>rd'hui que je connais ta tristesse.

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