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Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

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— 1346 —<br />

La populace venait de se ruer contre la porte de l'hôtel, qui<br />

céda bientôt à des c<strong>ou</strong>ps de hache red<strong>ou</strong>blés.<br />

<strong>Les</strong> domestiques, rassemblés dans <strong>le</strong> vestibu<strong>le</strong>, v<strong>ou</strong>lurent<br />

faire un simulacre de résistance, mais ils furent emportés par<br />

<strong>le</strong> flot humain qui passait, comme une feuil<strong>le</strong> morte que <strong>le</strong> vent<br />

chasse devant lui.<br />

Ce flot envahit bientôt t<strong>ou</strong>t <strong>le</strong> rez-de-chaussée et la f<strong>ou</strong><strong>le</strong> hurlante<br />

et avinée, commença à monter <strong>le</strong> grand escalier.<br />

Une minute plus tard, la porte <strong>du</strong> petit salon dans <strong>le</strong>quel se<br />

tr<strong>ou</strong>vait <strong>le</strong> comte, fut brusquement <strong>ou</strong>verte, et une bande d'indivi<strong>du</strong>s<br />

de mauvaise mine et de femmes c<strong>ou</strong>vertes de haillons<br />

pénétra dans la pièce.<br />

<strong>Les</strong> s<strong>ou</strong>liers b<strong>ou</strong>eux et éculés de ces gens laissaient sur <strong>le</strong><br />

tapis des traces de <strong>le</strong>ur passage, et plusieurs d'entre eux<br />

s'étaient, sans façon, assis dans <strong>le</strong>s fauteuils dorés et garnis de<br />

vel<strong>ou</strong>rs qui se tr<strong>ou</strong>vaient là.<br />

— Que demandez-v<strong>ou</strong>s ? demanda <strong>le</strong> comte à ces personnages<br />

étrangers, et dont la mise et l'allure contrastaient d'une manière<br />

étrange avec <strong>le</strong> luxe qui <strong>le</strong>s ent<strong>ou</strong>raient.<br />

— Ce que n<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>lons ? répondit celui qui se tr<strong>ou</strong>vait <strong>le</strong><br />

plus rapproché,... n<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>lons t<strong>ou</strong>t simp<strong>le</strong>ment voir de près<br />

la demeure d'un comte bonapartiste !<br />

— Canail<strong>le</strong> !... fit <strong>le</strong> comte à demi-voix et <strong>le</strong>s dents serrées<br />

par la colère.<br />

—Canail<strong>le</strong> toi-même ! fit un autre indivi<strong>du</strong> de tail<strong>le</strong> colossa<strong>le</strong><br />

en faisant un pas en avant.<br />

Et avant que <strong>le</strong> comte pût faire un m<strong>ou</strong>vement il avait été<br />

désarmé.<br />

Il se tr<strong>ou</strong>vait maintenant sans défense, en face d'une multitude<br />

affolée et qui ne respirait que <strong>le</strong> pillage.<br />

Ayant jeté un regard sur <strong>le</strong> colosse qui venait de <strong>le</strong> désarmer<br />

avec tant d'habi<strong>le</strong>té il <strong>le</strong> reconnut car il s'écria :<br />

— Comment !.... toi ici ?<br />

Cet homme n'était autre que Gaspard <strong>le</strong> borgne, <strong>ou</strong> si l'on

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