19.05.2013 Views

Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

— 441 —<br />

sans lui remettre ses fers ; <strong>du</strong> reste, il ne peut pas songer à<br />

s'évader, la garde est d<strong>ou</strong>blée, <strong>le</strong>s murs de la prison sont épais<br />

et <strong>le</strong>s fenêtres solidement grillées.<br />

Le <strong>le</strong>ndemain matin on vient de bonne heure apporter à<br />

manger au prisonnier, mais la cellu<strong>le</strong> est vide, Salvator a dis<br />

paru par <strong>le</strong> con<strong>du</strong>it s<strong>ou</strong>terrain qu'il a creusé et qui va ab<strong>ou</strong>tir<br />

dans un jardin situé derrière <strong>le</strong>s murs de la prison.<br />

La dame mystérieuse qui venait à son sec<strong>ou</strong>rs devait appar­<br />

tenir à une famil<strong>le</strong> distinguée. <strong>Les</strong> uns disaient même que<br />

c'était sa femme et qu'el<strong>le</strong> lui avait conservé jusqu'à la fin un<br />

am<strong>ou</strong>r et un dév<strong>ou</strong>ement profonds, comme p<strong>ou</strong>r ad<strong>ou</strong>cir <strong>le</strong><br />

malheur dans <strong>le</strong>quel el<strong>le</strong> l'avait précipité.<br />

Pendant une de ses longues et fréquentes détentions, il avait<br />

su gagner la bienveillance de son gardien et en avait obtenu<br />

la faveur de voir sa femme qui venait t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s soirs partager<br />

son s<strong>ou</strong>per.<br />

El<strong>le</strong> apportait t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs quelque friandise, mais t<strong>ou</strong>t ce qui<br />

entrait dans la cellu<strong>le</strong> de Salvator était s<strong>ou</strong>mis à une visite<br />

minutieuse.<br />

Un beau matin, Salvator avait disparu et deux barreaux de<br />

sa fenêtre étaient c<strong>ou</strong>pés.<br />

Sa femme avait pu dissimu<strong>le</strong>r une lime qu'el<strong>le</strong> lui avait ap­<br />

portée.<br />

La con<strong>du</strong>ite de Salvator offrait parfois <strong>le</strong>s contrastes <strong>le</strong>s plus<br />

extravagants. Ainsi il ne p<strong>ou</strong>vait pas s<strong>ou</strong>ffrir qu'un prévenu<br />

parût devant <strong>le</strong> tribunal dans une tenue négligée, il v<strong>ou</strong>lait<br />

t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs une tenue convenab<strong>le</strong> et il lui arriva de se défaire<br />

d'un vêtement p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong> donner à un de ses co-détenus afin que<br />

celui-ci pût se présenter dignement devant <strong>le</strong>s juges.<br />

Salvator montrait p<strong>ou</strong>r ses compagnons un dév<strong>ou</strong>ement à<br />

t<strong>ou</strong>te épreuve ; il était surt<strong>ou</strong>t estimé p<strong>ou</strong>r sa discrétion et<br />

1 habi<strong>le</strong>té avec laquel<strong>le</strong> il savait mettre la police sur une fausse<br />

piste.<br />

Il dévalisa pendant une nuit un magasin avec la complicité

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!