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Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

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— 1178 —<br />

riant, je connais une <strong>ou</strong>vrière brodeuse qui se s<strong>ou</strong>vient parfaite­<br />

ment avoir brodé ce m<strong>ou</strong>choir p<strong>ou</strong>r la comtesse de St-Etienne<br />

— Adè<strong>le</strong>!... fit imprudemment Beauf<strong>le</strong>ury.<br />

Sans se déconcerter la vieil<strong>le</strong> femme continua:<br />

— Je me rendis alor chez la comtesse, qui m'apprit qu'el<strong>le</strong><br />

v<strong>ou</strong>s avait fait cadeau de ce m<strong>ou</strong>choir !<br />

— Oh!... la petite vipère ! fit Beauf<strong>le</strong>ury d'une voix s<strong>ou</strong>rde,<br />

el<strong>le</strong> me <strong>le</strong> paiera !<br />

La mère Salviat se mit à rire.<br />

— La pauvre petite femme, dit-el<strong>le</strong>, il ne faut pas lui en v<strong>ou</strong>loir<br />

p<strong>ou</strong>r cela, v<strong>ou</strong>s savez que je connais <strong>le</strong> moyen de rendre <strong>le</strong>s<br />

gens accomodants.<br />

Beauf<strong>le</strong>ury se mordit <strong>le</strong>s lèvres.<br />

S<strong>ou</strong>dain une pensée traversa son esprit.<br />

Il p<strong>ou</strong>vait profiter de cette occasion p<strong>ou</strong>r savoir de quel<br />

genre étaient <strong>le</strong>s relations de la famil<strong>le</strong> Salviat avec Mac-Bell et<br />

p<strong>ou</strong>r apprendre quelque chose sur son compte.<br />

— A propos !... fit-il d'un air dégagé, savez-v<strong>ou</strong>s où se tr<strong>ou</strong>ve<br />

Gaspard <strong>le</strong> borgne, et p<strong>ou</strong>rriez-v<strong>ou</strong>s me l'envoyer?<br />

— Gaspard <strong>le</strong> borgne? fit la vieil<strong>le</strong> femme dont <strong>le</strong> regard<br />

lança un éclair de haine et de rage s<strong>ou</strong>rde. Que lui v<strong>ou</strong><strong>le</strong>z-<br />

v<strong>ou</strong>s ?<br />

— J'en ai besoin auj<strong>ou</strong>rd'hui même et je ne sais où <strong>le</strong> tr<strong>ou</strong>­<br />

ver. J'avais une bonne affaire à lui proposer, il est votre ami,<br />

ne p<strong>ou</strong>rriez-v<strong>ou</strong>s pas me l'envoyer?<br />

— Mon ami ? s'écria la vieil<strong>le</strong>.<br />

— Comment? reprit Beauf<strong>le</strong>ury en feignant la surprise; n'est-<br />

il donc pas votre ami <strong>ou</strong> t<strong>ou</strong>t au moins celui de votre fils?<br />

— Lui?... l'ami de mon fils?... Lui qui vient t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs c<strong>ou</strong>per<br />

l'herbe s<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s pieds de Baptiste?<br />

La mère Salviat était agitée.<br />

Une jal<strong>ou</strong>sie évidente la faisait par<strong>le</strong>r ainsi, et Beauf<strong>le</strong>ury<br />

s'applaudissait intérieurement de la t<strong>ou</strong>rnure que prenait la<br />

conversation.

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