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Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

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— 966 —<br />

— Vivez-v<strong>ou</strong>s donc si fruga<strong>le</strong>ment ? dit-il en riant et en<br />

mettant la main à la poche.<br />

Puis il aj<strong>ou</strong>ta en donnant un écu au barbier :<br />

— Tenez!... v<strong>ou</strong>s devez avoir dans <strong>le</strong> voisinage une auberge<br />

où l'on puisse tr<strong>ou</strong>ver une b<strong>ou</strong>teil<strong>le</strong> de bon vin. <strong>du</strong> bon, enten­<br />

dez-v<strong>ou</strong>s?... il y a assez longtemps que j'en bois <strong>du</strong> mauvais et<br />

il me tarde de me dédommager.<br />

Colombet prit l'écu d'un air satisfait.<br />

Il se réj<strong>ou</strong>issait de boire une bonne rasade sans qu'il lui<br />

en c<strong>ou</strong>tât rien.<br />

— V<strong>ou</strong>s serez content ! dit-il en sortant.<br />

A peine Jean eût-il enten<strong>du</strong> se fermer la porte de la rue qu'il<br />

se débarassa prestement de son habit et de son gi<strong>le</strong>t et défit sa<br />

ceinture ; il prit ensuite son c<strong>ou</strong>teau et fit une fente par laquel<strong>le</strong><br />

il sortit cinq bil<strong>le</strong>ts de cent francs chacun, une grosse éping<strong>le</strong><br />

lui servit à refermer l'<strong>ou</strong>verture et il remit son gi<strong>le</strong>t après avoir<br />

<strong>ou</strong>rré <strong>le</strong>s bil<strong>le</strong>ts dans la poche de son habit.<br />

Il n'eut pas <strong>le</strong> temps de remettre ce dernier vêtement, car il<br />

entendait Colombet qui montait l'escalier.<br />

— 11 fait.chaud chez v<strong>ou</strong>s, dit-i là celui-ci qui rentrait avec une<br />

b<strong>ou</strong>teil<strong>le</strong> cachetée à la main, v<strong>ou</strong>s voyez, je ne me suis pas<br />

gèné et e me suis mis à mon aise !<br />

— V<strong>ou</strong>s avez bien fait, repartit <strong>le</strong> barbier en déb<strong>ou</strong>chant la<br />

b<strong>ou</strong>teil<strong>le</strong> et en la posant sur la tab<strong>le</strong>.<br />

Puis il prit deux verres dans une armoire et vint <strong>le</strong>s placer<br />

auprès de la b<strong>ou</strong>teil<strong>le</strong>.<br />

Ensuite, il tira de sa poche deux cigares et en offrit un à<br />

Jean.<br />

T<strong>ou</strong>s deux approchèrent <strong>le</strong>urs chaises de la tab<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s verres<br />

furent remplis et quand ils eurent trinqué, Jean dit à Colombet<br />

en tirant <strong>le</strong>s bil<strong>le</strong>ts de la poche de son habit:<br />

— Voilà votre argent!<br />

Et il posa <strong>le</strong>s cinq banknotes devant <strong>le</strong> barbier.<br />

— C'est curieux p<strong>ou</strong>rtant comme <strong>le</strong> vin peut égayer <strong>le</strong> cœur

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