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Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

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— 649 —<br />

— Regarde!... dit-il... comment on a arrangé cette pauvre<br />

créature!... oh!... c'est horrib<strong>le</strong>!<br />

Et c'était, en effet, ép<strong>ou</strong>vantab<strong>le</strong>.<br />

C'était une Indienne qui gisait à terre et dont <strong>le</strong>s membres<br />

sanglants avaient été déchirés et brisés, cela ne ressemblait<br />

plus à rien qu'à une masse informe de chair; <strong>le</strong>s traits <strong>du</strong><br />

visage seuls étaient demeurés presque intacts.<br />

— Qu'est-ce que cela ? s'écria Maurice.<br />

— C'est une femme indienne; je l'ai tr<strong>ou</strong>vée attachée au<br />

tronc de l'arbre et j'ai c<strong>ou</strong>pé ses liens; si el<strong>le</strong> n'avait pas été<br />

liée, j'aurais cru qu'une bête féroce p<strong>ou</strong>vait seu<strong>le</strong> l'avoir mise<br />

dans cet état ; mais non, c'est l'œuvre d'une créature hu­<br />

maine.<br />

— D'une créature humaine, dis-tu ; dis plutôt d'un monstre !<br />

répondit Maurice.<br />

Pendant ce temps, master Tom et <strong>le</strong>s nègres s'étaient avancés<br />

et ils considéraient cette scène avec ép<strong>ou</strong>vante.<br />

— Comment a-t-on pu faire de si nombreuses b<strong>le</strong>ssures ;<br />

demanda Maurice à l'intendant; puis il aj<strong>ou</strong>ta en lui montrant<br />

une espèce de p<strong>ou</strong>dre r<strong>ou</strong>geâtre qui paraissait avoir été répan<strong>du</strong>e<br />

sur <strong>le</strong>s b<strong>le</strong>ssures où la putréfaction commençait:<br />

— Qu'est-ce donc que cela ?<br />

— C'est <strong>du</strong> poivre r<strong>ou</strong>ge, répondit master Tom.<br />

— Du poivre ! demanda Maurice d'un air incré<strong>du</strong><strong>le</strong>.<br />

— <strong>Les</strong> s<strong>ou</strong>ffrances que la pauvre femme a dû en<strong>du</strong>rer sont<br />

horrib<strong>le</strong>s, reprit l'intendant ; je reconnais de quel crime el<strong>le</strong><br />

a été accusée et punie par <strong>le</strong>s Peaux-R<strong>ou</strong>ges.<br />

— Expliquez-v<strong>ou</strong>s.<br />

— Ec<strong>ou</strong>tez et v<strong>ou</strong>s apprendrez à quel<strong>le</strong>s cruautés peut p<strong>ou</strong>sser<br />

la superstition chez ces sauvages. Ils croient à un « Grand<br />

Esprit, » mais ils croient aussi et avec non moins de fermeté<br />

aux « Mauvais Esprits ; » et aussi grande est <strong>le</strong>ur vénération,<br />

je p<strong>ou</strong>rrais même dire <strong>le</strong>ur idolâtrie p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>urs Manit<strong>ou</strong>s, qui<br />

sont sensés être en rapports intimes avec <strong>le</strong> Grand Esprit; aussi

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