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Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

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— 286 —<br />

C'est une. soir <strong>du</strong> vingtième j<strong>ou</strong>r de marche et la plupart des<br />

forçats qui composaient <strong>le</strong> détachement étaient accablés, mora<strong>le</strong>ment<br />

et physiquement.<br />

Quant à Miche<strong>le</strong>tte, el<strong>le</strong> avait vaillamment supporté la fatigue;<br />

son am<strong>ou</strong>r lui en avait donne la force et <strong>le</strong> c<strong>ou</strong>rage.<br />

Le dév<strong>ou</strong>ement dont el<strong>le</strong> avait fait preuve à l'égard de Joseph<br />

avait mainte fois excité l'admiration des autres forçats dont<br />

aucun ne s'était plus permis la moindre paro<strong>le</strong> inconvenante,<br />

une partie de ce sentiment rejaillit sur <strong>le</strong> malheureux jeune<br />

homme qui avait fini par inspirer de la pitié et de la sympa­<br />

thie à ses compagnons d infortune.<br />

En arrivant, une profonde tristesse s'empara <strong>du</strong> cœur des<br />

deux jeunes gens ; ils se savaient au b<strong>ou</strong>t de <strong>le</strong>ur pénib<strong>le</strong><br />

voyage et à un moment auquel ils n'avaient jamais songé qu'a­<br />

vec désespoir : <strong>le</strong> moment de la séparation.<br />

Ce fut une scène d<strong>ou</strong>l<strong>ou</strong>reuse ; Miche<strong>le</strong>tte ne p<strong>ou</strong>vait s'arra-<br />

cher des bras de Joseph : p<strong>ou</strong>r la première fois el<strong>le</strong> sentit son<br />

c<strong>ou</strong>rage l'abandonner.<br />

— Joseph !... mon pauvre Joseph ! disait-el<strong>le</strong> en sanglotant,<br />

je ne sais ce qui t'attend derrière ces murs, mais ce doit être<br />

terrib<strong>le</strong> ! Promets-moi de ne pas te laisser abattre, de ne pas<br />

perdre c<strong>ou</strong>rage !... Ce serait la mort p<strong>ou</strong>r t<strong>ou</strong>s deux ! Pense à<br />

ton innocence, à mon am<strong>ou</strong>r et à la miséricorde <strong>du</strong> bon Dieu,<br />

qui permettra sans d<strong>ou</strong>te qu'un j<strong>ou</strong>r la vérité soit reconnue!<br />

— Oui ! répondit Joseph ; je te <strong>le</strong> promets ! que peuvent<br />

être <strong>le</strong>s s<strong>ou</strong>ffrances qui m'attendent encore auprès de cel<strong>le</strong>s que<br />

j'ai déjà supportées?... J'aurai la consolation de penser que tu<br />

n'es pas loin et que tu pries p<strong>ou</strong>r moi !<br />

— C'est cela ! reprit Miche<strong>le</strong>tte en s<strong>ou</strong>riant au travers de ses<br />

larmes, penses t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs ainsi. Et moi!... Oh ! je te <strong>le</strong> promets,<br />

je reviendrai bientôt te voir quoique je ne sache pas encore<br />

comment j'y parviendrai !<br />

Ils <strong>du</strong>rent enfin se séparer.<br />

Ils se donnèrent un dernier baiser et cinq minutes plus tard

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